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 A Madagascar, des brigades antirats contre la peste

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Colombine
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MessageSujet: A Madagascar, des brigades antirats contre la peste   A Madagascar, des brigades antirats contre la peste EmptyMar 14 Avr - 16:42

14/04/2015...

A Madagascar, des brigades antirats contre la peste

A Madagascar, des brigades antirats contre la peste PostDateIcon 12:17
A Madagascar, des brigades antirats contre la peste Epidemie_de_peste
Besakay est perché sur les hautes terres centrales de Madagascar, étouffé par une forêt dense et épaisse qui l’isole de tout. Deux heures de marche sont nécessaires pour atteindre ce village situé à 1 300 mètres d’altitude et constitué d’une trentaine de cases en bois recouvertes de feuilles de sisal séchées. Environ 150 personnes y vivent, dont une majorité d’enfants. Tous se nourrissent de riz et de produits de la pêche issus des sources d’eau douce qui coulent en contrebas de la montagne.

Dans cette zone dépourvue du moindre centre de santé, une femme enceinte ainsi que son mari et un enfant sont décédés en janvier, emportés par la peste, une maladie endémique qui réapparaît chaque année dans l’île depuis une trentaine d’années, entre octobre et avril, lorsque surviennent les pluies. Toujours en janvier, une dizaine d’autres cas de peste ont été enregistrés à Amparafaravola, un district proche de Besakay.

« Au début, cela ressemblait à des crises de paludisme à répétition que nous soignions comme nous pouvions jusqu’à ce qu’un technicien de santé vienne nous expliquer qu’il s’agissait bien de la peste », témoigne Finiavana, la voix étranglée par l’émotion. Ce paysan de 43 ans, père d’une famille de cinq enfants, s’inquiète d’apprendre que son village est situé dans une importante zone pesteuse, où les habitants sont en contact fréquent avec les rats contaminés par la bactérie Yersinia pestis, à l’origine de la maladie.

Deux décès à Antananarivo depuis septembre 2014 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, 263 cas dont 71 sont morts ont été recensés depuis septembre 2014, la moyenne annuelle étant de 500 contaminations. La capitale, Antananarivo, n’a pas été épargnée puisque deux décès sont survenus au cours de cette période. La Grande Ile est aujourd’hui le pays le plus touché au monde.

« La peste bubonique est la forme la plus fréquente de la maladie. Elle est transmise par des puces qui se dégagent des rats eux-mêmes infectés. Cela occasionne la formation de bubons, qui sont de gros ganglions. Si le patient tarde à être pris en charge par des antibiotiques, la bactérie migre vers les poumons, ce qui entraîne la mort en quarante-huit heures », détaille le Dr Minoarisoa Rajerison, directrice d’une unité spécialisée de l’Institut Pasteur de Madagascar qui a lancé un projet de recherche sur les risques d’infections zoonotiques dans la région de Moramanga, dans le centre de l’île, l’un des endroits les plus touchés. L’objectif est d’améliorer la connaissance de cette maladie, apparue sur l’île à la fin du XIXe siècle, et de mieux informer les populations souvent abandonnées à elles-mêmes.

« Le problème de la peste à Madagascar est d’abord un problème de pauvreté. Les populations manquent de tout et vivent dans des conditions d’hygiène et de salubrité déplorables, estime le Pr Christophe Rogier, directeur de l’Institut Pasteur de Madagascar. Les habitations manquent d’aération et d’étanchéité, la gestion des déchets est absente et l’offre de santé ne correspond pas aux besoins quand elle n’est pas simplement inexistante. »

4 000 médecins pour 22 millions d’habitants

Les autorités malgaches entendent faire de la lutte contre « cette maladie du Moyen Age » une de leurs priorités. Elles déclarent avoir mis en place, dans douze des vingt-deux régions du pays, des brigades anti-rats (BAR). Il s’agit de plusieurs équipes de techniciens censées traquer les rongeurs et sensibiliser les populations aux méthodes de prévention de la maladie et de désinsectiser les zones à risques.

A Besakay, les villageois affirment n’avoir jamais reçu la visite des BAR et ils continuent de tuer les rats chaque fois qu’ils en croisent. « C’est précisément ce qu’il ne faut pas faire, souligne le Dr Damoelar Randriantsimaniry, le secrétaire général du ministère de la santé. Il vaut mieux utiliser des pièges qui maintiennent les rats vivants et ensuite les transmettre aux BAR qui les tueront dans de meilleures conditions de sécurité. »

« LA GESTION DES DÉCHETS EST ABSENTE ET L’OFFRE DE SANTÉ NE CORRESPOND PAS AUX BESOINS », EXPLIQUE LE PROFESSEUR CHRISTOPHE ROGIER, LE DIRECTEUR DE L’INSTITUT PASTEUR DE MADAGASCAR

Le responsable annonce l’ouverture avant juin d’une centaine de centres de santé supplémentaires afin de rapprocher les populations des hôpitaux. Seuls 4 000 médecins sont en activité dans le pays pour 22 millions d’habitants. Les autorités prévoient aussi de généraliser la distribution gratuite des tests de diagnostics rapides développés avec l’appui de l’Institut Pasteur de Madagascar.

« Il est possible de faire en sorte que la peste ne soit plus un problème de santé publique à Madagascar, soutient le Pr Christophe Rogier. Depuis une dizaine d’années, la connaissance de la maladie s’améliore, même s’il y a encore peu de financements pour la recherche. Les traitements et les moyens de contrôle existent. Le problème, c’est que la peste reste une maladie négligée dans un pays abandonné de tous. »

Pourtant, en février, la Banque africaine de développement (BAD) a accordé une subvention d’un montant d’un million de dollars (940 000 euros) pour aider à endiguer l’épidémie. La BAD affirme qu’avec cette enveloppe, le pays a de quoi s’armer pendant plusieurs années contre les émergences de peste. La subvention de la Banque africaine de développement doit permettre au pays d’améliorer la logistique dans les centres de santé et de s’approvisionner en intrants comme les insecticides, les nasses pour attraper les rats, les tests de diagnostic rapide et les médicaments.

« L’objectif est réalisable à la seule condition que cet argent soit bien géré, laisse entendre un haut responsable du ministère de la santé chargé du dossier. Ce dont les populations souffrent le plus, ce n’est pas la peste. Mais davantage d’une crise sociale et de gouvernance. »

Source © Le Monde
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