La tempête de neige Juno paralyse le Nord-Est des USA
Publié le 26 janvier 2015.
Comme prévu la tempête de neige Juno s'est abattue sur le Nord-Est des USA. Juno devrait provoquer de très forts cumuls de neige qui pourront atteindre jusqu'à 60 à 90 cm de neige dans les rues de New York d'ici ce soir, le tout accompagner de vents forts (60 km/h). Il s'agira d'une des plus violente tempête de neige à toucher la ville de New York dans son histoire. Historiquement, les plus grands blizzards ayant eu lieu dans la ville remontent à 2006, 1947, et 1888, avec respectivement 68, 65, et 53 cm de neige. Le record pourrait donc bien être battu.
Juno est un phénomène assez courant sur cette partie du continent nord Américain, il s'agit d'un North'easter, qui le nom donné aux énormes tempêtes de neige qui remontent le long de la côte atlantique. Elles sont associées au même phénomène météorologique: l'alignement le long de la côte d'une perturbation poussée vers le nord par le jet stream, avec une masse d'air polaire venue du nord ouest. L'énormité des quantités de neige qui en résulte tient à l'inépuisable humidité de l'Océan Atlantique qui alimente le système. À l'inverse, les tempêtes plus classiques venues de l'ouest sont généralement plus courtes, plus froides et mais beaucoup moins neigeuses.
Les grandes villes côtières américaines de Philadelphie au delà de la frontière canadienne sont paralysées depuis hier et sûrement pour plusieurs jours, par cette tempête de neige hors norme. Boston, capitale du Massachusetts habituée aux hivers rudes et aux «blizzards» ainsi que le sud de la Nouvelle Angleterre, sont les plus directement frappés. Les autorités ont déjà annoncé que les écoles de Boston resteraient fermées au moins jusqu'à jeudi.
Quelque 30 millions d'américains sont en train de connaître un des plus grands «blizzards» de l'époque récente. En 2006, 68 cm de neige étaient tombés sur New York à l'occasion d'une tempête de même nature. Lundi soir toutefois, les météorologues sans pouvoir le garantir, doutaient que ce record soit battu dans la «grosse pomme».
Tous les gouverneurs à partir du Delaware jusqu'au Canada ont déclaré l'état d'urgence. Ce décret permet d'interdire la circulation aux pires heures de la tempête, de faire fermer les administrations, les écoles, les cinémas, les théâtres, les stades et de mobiliser les troupes de la Garde nationale afin de laisser travailler les chasses neiges et bulldozers. Rien que dans l'État de New York, 1806 chasse-neiges sont à pied d'oeuvre. Ils disposent de 126 000 tonnes de sel pour traiter les routes.
Les aéroports ont fermé les uns après les autres de Philadelphie au Maine. Près de 6400 vols ont été annulés lundi et mardi. Les derniers trains à circuler ont été ceux qui ramenaient les banlieusards chez eux en fin d'après-midi lundi. Aucun retour à la normale dans les transports n'est attendu avant jeudi.
Les super-marchés ont été pris d'assaut. De même que les quincailleries où l'on vend du bois de chauffage, des pelles à neige et des cristaux de sel. Comme dans le cas d'ouragans qui frappent à l'automne, sortir en ville ou rendre visite à des amis pendant la tempête est non seulement interdit mais pratiquement impossible.
En dépit de sérieux préparatifs et de l'habitude des américains à ces «blizzards», la tempête peut tuer. Le plus redouté: la chute d'arbres sur des maisons, sur des fils électriques ou en travers des routes. La neige aujourd'hui sera si abondante qu'elle paralyse même les véhicules à quatre roues motrices. Mercredi une fois la tempête passée, la situation reste souvent dangereuse: des milliers de foyers privés d'électricité souffriront probablement du froid. Rien que dans le Connecticut, le gouverneur anticipait que la privation de courant affecterait 100.000 foyers. Les services d'urgence redoutent l'effondrement de toits sous le poids de la neige. Les réseaux téléphoniques, même ceux des opérateurs mobiles, sont souvent perturbés ou saturés. Les magasins et commerces ne pourront ouvrir rapidement, faute d'employés ou de livraisons. On redoute aussi les crises cardiaques, fréquentes parmi les personnes qui sous-estiment la difficulté du déneigement des voitures et trottoirs.
Contrairement à ce que beaucoup de français croient, le mot «blizzard» n'est pas synonyme de vent glacé. Il correspond plus précisemment à la combinaison de vents de plus de 60 kmh avec de fortes chutes de neige pendant plusieurs heures. Or ce sont des vents avec des pointes de 90 km/h, associés à des chutes de neige de 15 à 90 cm qui vont balayer pendant de longues heures cette nuit et aujourd'hui les côtes du Delaware, de la Pennsylvanie, du New Jersey, de l'Etat de New York, du Connecticut, du Rhode Island, du Massachusetts, du New Hampshire, du Maine et au delà les provinces côtières du Canada.
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