Colombine Administrateur
Messages : 122410 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: France: La pollution de l'air a un impact immédiat sur la mortalité Jeu 8 Jan - 19:22 | |
| 08/01/2014...France: La pollution de l'air a un impact immédiat sur la mortalité 17:44 Une étude de l’Institut de veille sanitaire révèle les effets à court terme des particules fines même à des niveaux d’exposition faibles.
La pollution atmosphérique tue à très court terme en aggravant brutalement des symptômes préexistants. Dans son premier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’année, publié mardi 6 janvier, l’Institut de veille sanitaire (InVS) quantifie l’impact des particules fines PM10 (dont le diamètre est inférieur à 10 microns). Même à des niveaux d’exposition relativement faibles, les particules fines accroissent le risque de mortalité immédiate et pas seulement sur le long terme.
Ces microparticules générées par les gaz d’échappement des véhicules, notamment les moteurs diesel, l’activité industrielle ou les systèmes de chauffage, affectent les voies respiratoires et le cœur, et peuvent provoquer par exemple accident vasculaire cérébral, crise cardiaque, rupture d’anévrisme, angine de poitrine, embolie pulmonaire… Autant de pathologies qui peuvent se révéler fatales dans les cinq jours suivant une exposition.
A chaque fois que la concentration de PM10 augmente de 10 microgrammes par mètre cube, le risque de mort (hors accident) croît de 0,5 %, révèle l’étude de l’InVS. Les effets observés sont plus importants pour les personnes âgées de plus de 75 ans (risque accru de 1,04 %).
L’Institut avait réalisé en 2012 une première évaluation de l’impact global (à court et long termes) de la pollution sur la mortalité dans neuf villes (Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, Le Havre, Marseille, Rouen, Strasbourg et Toulouse). Cette fois son étude, qui met l’accent sur la mortalité à court terme, porte sur 17 agglomérations urbaines, offrant ainsi une meilleure représentativité du territoire. Aux neuf premières viennent notamment s’ajouter Dijon, Grenoble, Montpellier, Nancy, Nice ou Lens-Douai. L’ensemble des zones étudiées totalise 15,3 millions d’habitants, dont 43 % à Paris et ses alentours.
Aucune ville ne dépasse la valeur réglementaire européenne de 40 microgrammes par mètre cube (µg/m3) de PM10, mais seule Dijon respecte le seuil de pollution admis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à savoir 20 µg/m3.
Marseille apparaît comme la ville dont l’air est le plus pollué aux particules fines, suivi de Lille, Lyon, Nice, Grenoble et Lens-Douai. Paris n’arrive qu’en septième position, devant Rouen et Strasbourg, les neuf autres agglomérations présentant une concentration moyenne annuelle de PM10 entre 21 et 25 µg/m3.
La précédente étude de l’InVS portant sur neuf villes avait montré qu’une diminution des concentrations de PM10 à la valeur recommandée par l’OMS conduirait à éviter chaque année 250 morts à court terme et quelque 1 000 hospitalisations. Et que les niveaux trop élevés de PM 2,5 (d’un diamètre égal ou inférieur à 2,5 µg) étaient quant à eux responsables à long terme de plus de 2 900 morts anticipées.
Risques plus élevés l’été
Bien que les pics de pollution se produisent davantage au cours de l’hiver, le risque de morts à court terme dues à la pollution est sensiblement plus élevé pendant l’été, en particulier pour des raisons cardiovasculaires (3 %). « L’été, les individus passent davantage de temps à l’extérieur, ouvrent plus fréquemment les fenêtres de leur domicile, explique Mathilde Pascal, épidémiologiste au département santé et environnement de l’InVS. Aussi l’été, la température de l’air, plus élevée, exacerbe les mécanismes physiologiques qui permettent au corps de réguler sa propre température, et cela affaiblit l’organisme et le rend plus sensible à la pollution. » Et la scientifique de souligner : « Cela confirme qu’il existe un risque même à des niveaux relativement faibles de concentration de PM10. Et ce risque pourrait s’aggraver avec le réchauffement climatique. »
Source © Le Monde |
|