Colombine Administrateur
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| Sujet: UE:L’impact sanitaire de la pollution de l’air coûte chaque année 1 400 milliards d’euros à l’Europe Jeu 7 Mai - 10:56 | |
| 04/05/2015...UE:L’impact sanitaire de la pollution de l’air coûte chaque année 1 400 milliards d’euros à l’Europe 16:56 Plus de 1 600 milliards de dollars (1 400 milliards d’euros) : c’est ce que coûte chaque année aux économies européennes les quelque 600 000 décès prématurés et pathologies engendrés par la pollution de l’air. Voilà la conclusion édifiante d’une évaluation publiée mardi 28 avril par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), portant sur 53 pays de la région Europe.
Une facture qui, pour la France, pourrait être encore alourdie par le nouvel avertissement adressé par la Commission européenne, mercredi 29 avril. Bruxelles menace l’Hexagone d’un renvoi en justice s’il ne prend pas « dans un délai de deux mois » des « mesures ambitieuses, rapides et efficaces » pour limiter la pollution aux particules fines dans dix agglomérations, dont Paris et Lyon. Ce rappel à l’ordre n’est pas le premier. En 2011, la Commission avait déjà tiré la sonnette d’alarme menaçant la France d’une amende pouvant théoriquement aller de 10 à 30 millions d’euros.
600 000 décès prématurés
En 2012, dans les 53 pays européens, allant de l’Islande au Kazakhstan, étudiés par l’OMS et l’OCDE, la pollution atmosphérique a entraîné 482 000 décès prématurés. Une surmortalité provoquée par des maladies cardiaques et respiratoires, des maladies coronariennes, des accidents vasculaires cérébraux ou encore le cancer du poumon.
Il faut encore ajouter 117 200 décès entraînés par la pollution de l’air intérieur, essentiellement dans les pays à revenus faibles et moyens où les foyers ouverts, encore souvent utilisés à l’intérieur des habitations, émettent de nombreux polluants. Au total, la pollution de l’air extérieur et intérieur a causé quelque 600 000 décès prématurés. Si ce nombre tend légèrement à reculer – il était de 663 000 en 2010 et de 786 000 en 2005 –, son coût économique croît.
Coût « exorbitant »
A lui seul, le coût de ces décès atteignait en 2010 plus de 1 431 milliards de dollars (1 299 milliards d’euros) soit 13,7 % de plus qu’en 2005. Si cette hausse s’explique par une meilleure prise en charge des personnes affectées, ce coût n’en reste pas moins « exorbitant ».
D’autant qu’à ce coût des décès prématurés s’ajoute celui du traitement des maladies provoquées par la pollution, ce qui porte le bilan annuel total de l’impact sanitaire de la pollution de l’air à 1 600 milliards de dollars (1 400 milliards d’euros). Un montant qui pèse lourdement sur l’économie des pays.
Dans nombre des 44 pays européens où l’OMS et l’OCDE ont pu recueillir les données nécessaires, ce coût représente entre 1 % et 10 % du produit intérieur brut (PIB) national. En France, ce montant, évalué à 53 295 millions de dollars (48 378 millions d’euros), s’élève à 2,3 % du PIB national ; au Royaume-Uni, à 3,7 %, et en Allemagne, à 4,5 %.
Dans une dizaine de pays (l’Ukraine, la Serbie, la Moldavie, la Géorgie, la Bulgarie notamment), il atteint même plus de 20 %. La Suède, la Norvège, l’Islande et la Finlande sont les seuls pays où le coût des décès et maladies dus à la pollution de l’air pèse moins de 1 % du PIB national.
« Raison impérieuse d’agir »
« L’impact sanitaire de la pollution pèse aussi sur les budgets des administrations publiques, des hôpitaux et des ménages », soulignent les auteurs de l’étude, tout en rappelant que les conséquences délétères de ce fléau ne se limitent pas à la santé mais ont aussi un impact sur la productivité agricole et l’environnement.
« Les données factuelles dont nous disposons donnent aux décideurs une raison impérieuse d’agir, insistait mardi la docteure Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe, à l’ouverture d’une réunion de trois jours des 53 pays de la région Europe de l’organisation onusienne, à Haïfa (Israël). Si différents secteurs s’unissent pour atténuer les effets de la pollution de l’air sur la santé, nous sauverons des vies, mais nous réaliserons aussi de substantielles économies. »
Source © Le Monde |
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