Les deux réacteurs de la centrale à l’arrêt
le 20/04/2014 à 05:00 S. C.
Après le réacteur n° 1 le 9 avril, c’est au tour du n° 2 d’avoir été stoppé le 18. Archives Vincent Voegtlin
La centrale nucléaire de Fessenheim est à l’arrêt depuis vendredi soir, après un incident ayant stoppé le fonctionnement du seul réacteur encore en marche.
« La centrale nucléaire de Fessenheim est enfin arrêtée » , se réjouissaient hier, sur un ton quelque peu ironique, plusieurs associations membres du réseau Sortir du Nucléaire. EDF venait en effet d’indiquer que le réacteur n° 2 de la centrale avait été stoppé vendredi soir, vers 22 h 40, suite à un arrêt automatique déclenché par la fermeture intempestive d’une soupape. Selon EDF, la pièce en question règle l’arrivée de la vapeur sur le groupe turbo-alternateur dans la partie non-nucléaire de la centrale.
« Il n’y a aucune conséquence pour la sûreté des installations et pour l’environnement » , a assuré un porte-parole d’EDF, pour qui cet arrêt automatique, semblable à celui d’un « disjoncteur » , n’est en aucun cas lié à l’âge avancé de cette centrale, la plus ancienne en service du parc nucléaire français. Cet incident sur le réacteur n° 2 intervient alors que le n° 1 se trouve lui-même à l’arrêt depuis le 9 avril pour une période indéterminée, en raison d’une fuite détectée dans sa tuyauterie d’alimentation en eau, également dans la partie non-nucléaire de la centrale.
Plusieurs associations militant pour la fermeture de la centrale ont réagi hier en estimant « qu’il était temps d’arrêter cet acharnement sur ces vieilles chaudières atomiques à bout de souffle et de plus en plus dangereuses » , et demandant que cet « énième » arrêt simultané des deux réacteurs « soit enfin transformé en arrêt définitif ». Europe Écologie-Les Verts a rappelé de son côté que cet arrêt intervient un mois jour pour jour après l’intrusion organisée dans la centrale par des militants de Greenpeace afin de dénoncer « des problèmes de sûreté et la dangerosité du site ». EELV a également dénoncé « un acharnement thérapeutique de ceux qui voudraient maintenir en activité tous les réacteurs, y compris au-delà de leur âge limite ».
EDF indiquait hier soir que des équipes étaient mobilisées pour déterminer les causes précises de l’arrêt du réacteur n° 2. « Nos équipes sont en train d’établir un diagnostic et nous ne redémarrerons pas le réacteur tant que nous n’aurons pas compris précisément ce qui s’est passé » , a expliqué Laurent Colin, porte-parole d’EDF Fessenheim, estimant toutefois que la remise en marche du réacteur pourrait intervenir assez rapidement, dans les jours qui viennent.
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