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Une mini-tornade s'est abattue samedi soir sur la ville de Gérardmer (Vosges). Si aucune victime n'est à déplorer, son passage a provoqué des dégâts matériels importants. Dans tout l'Est, les rafales de vent ont nécessité des centaines d'interventions."C'était apocalyptique", a témoigné le proviseur du lycée Jean-Baptiste-Simon Chardin, Philippe Sellerosi. Quand la mini-tornade a frappé le village de Gérardmer (Vosges), samedi soir vers 21h, elle s'est avérée aussi soudaine qu'impressionnante. La charpente du toit du lycée hôtelier de la ville a été en partie arrachée. Certains de ses pans se sont abattus sur un escalier de secours de l'hôpital voisin. "Des morceaux de toits complets ont été soulevés, des structures en bois et des arbalétriers. Avec le vent, ils ont traversé la cour et heurté d'autres bâtiments", a continué Philippe Sellerosi. Des chambres de l'internat, mais aussi des salles de cours ont été endommagées par la pluie et le vent.
Certains élèves devaient passer les oraux de rattrapage du baccalauréat dans la semaine : ils devront rester chez eux puisque l'établissement restera fermé. A ce jour, le toit a été sécurisé par les pompiers et trois des familles qui habitaient dans le lycée ont été relogées. Sept cents écoliers fréquentent habituellement l'établissement : une chance que la mini-tornade soit passée en période de congé. "La pluie, le bruit, puis une grande clarté": Philippe Sellerosi ne s'attendait pas à ce que l'orage prévu par Météo France soit aussi violent.
L'organisme avait placé neuf départements de l'Est en vigilance orange samedi soir. Outre ces dégâts, le vent a également sectionné une ligne électrique à haute tension et plongé 1.500 à 1.600 foyers dans le noir. Le courant devrait revenir ce lundi matin pour une petite partie des sinistrés, a souligné Christophe Salin, le sous-préfet. Fort heureusement, la mini-tornade de Gérardmer, très localisée, n'a pas fait de victimes.
Un phénomène plutôt fréquent Une tornade, indique le site de Meteofrance, c'est un tourbillon de vents violents qui se développe sous la base d'un nuage d'orage (un cumulonimbus) et qui se prolonge jusqu'à la surface terrestre. Elle est visible à l'oeil nu par les gouttelettes de condensation qui y naissent, formant une excroissance du nuage. Son aspect caractéristique est séparé en deux : le tuba, cette forme d'entonnoir ; et le buisson, l'ensemble des poussières et débris qu'elle aspire.
Néanmoins, par "mini-tornade", on ne désigne pas un phénomène météorologique à proprement parler. Bien souvent, ce terme correspond aux forts coups de vent sous orage (micro-rafales ou fronts de rafale). Ceux-ci sont plus fréquents que les tornades et peuvent causer des dégâts tout aussi importants. La différence réside dans le sens de courants d'air : une micro-rafale correspond à des courants d'air descendants d'un nuage et s'étalant au sol, tandis que les tornades correspondent à des courants d'air ascendants et tourbillonnaires.
En France, des tornades d'intensité F0 (64 à 116 km/h) ou F1 (117 à 180 km/h) se forment chaque année. En raison de leur petite taille et de leur faible durée de vie, elles échappent en général aux réseaux d'observation. Sans dégât matériel, elles peuvent même complètement passer inaperçues. Parmi les tornades les plus fortes, celle qui a touché Hautmont (Nord) le 3 août 2008 ou la commune de Leviers (Jura) le 2 mai 1982 ont atteint des vitesses dépassant les 300 kilomètres par heure.
Un haras en feu en Alsace A Gérardmer, la ville n'avait pas subi de tels dégâts depuis la tempête qui a frappé les Vosges en 1999. Mais aujourd'hui, l'urgence pour le département c'est aussi la sécurisation des routes qu'emprunteront les cyclistes du Tour de France samedi 7 juillet prochain. De nombreux spectateurs sont attendus dans la zone de passage des sportifs.
Dans la région, neuf départements ont été touchés par les intempéries. Les pompiers n'ont ainsi pas eu la tâche facile dans le Jura : une centaine d'interventions ont été nécessaires surtout pour des bâchages de toitures endommagées par la grêle. Le festival des Eurockéennes de Belfort a dû annuler une partie de sa programmation de samedi soir à cause de la puissance de l'orage qui s'est abattu dans l'Est.
En Alsace, certains quartiers de la ville de Sélestat ont été privés d'électricité durant la nuit, voire jusqu'en fin de journée hier. Au total, dans le Bas-Rhin, ce sont plus de 500 sapeurs-pompiers qui sont intervenus pour secourir les habitants et sécuriser les lieux. Cinq chevaux sont morts carbonisés dans l'incendie d'un haras à Seebach (Bas-Rhin) : cette fois, c'est la foudre qui est à l'origine des flammes dans le bâtiment.
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