Russie : une centaine de baleines bélugas piégées par la banquise
Mercredi, les autorités de la région de Tchoukotka au nord-est de la Russie ont révélé que plus de cent baleines bélugas étaient actuellement piégées par la banquise en mer de Béring. Classés parmi les espèces menacées, les cétacés seraient en danger de mort.Ceci pourrait se transformer en véritable hécatombe si rien n'est fait. Mercredi, la région de Tchoukotka située au nord-est de la Russie a lancé une alerte au gouvernement du pays : selon les autorités, une centaine de baleines bélugas seraient actuellement prises au piège par la banquise dans cette région au climat hostile et particulièrement difficile d'accès. "Le groupe est coupé de la pleine mer et prisonnier des glaces en mer de Béring, à une quinzaine de kilomètres au sud du village de Ianrakynnot", a indiqué le site des autorités régionales, chukotka.org. Cette localité est située à environ 300 kilomètres des côtes de l'Alaska et à quelque 6.000 kilomètres à l'Est de Moscou.
Or, si des baleines sont régulièrement prisonnières des glaces dans l'Arctique, elles le sont rarement en si grand nombre. Aujourd'hui, ces bélugas, une espèce menacée qui peut mesurer jusqu'à six mètres et peser deux tonnes, seraient même en danger de mort pris dans ce piège. En effet, ne pouvant se déplacer, les baleines blanches risquent de manquer de nourriture. Sans oublier que les glaces continuent d'avancer. "Compte-tenu du manque probable de nourriture et de la vitesse à laquelle gèle l'eau, tous les animaux sont menacés d'épuisement et de mort", a souligné le gouvernement de Tchoukotka, précisant que ces baleines ont été repérées par des pêcheurs mardi.
Mercredi, les autorités régionales ont donc interpellé le gouvernement pour l'inciter à réagir et à lancer une opération pour sauver les cétacés. "Le gouverneur de Tchoukotka, Roman Kopine, a envoyé une lettre au ministre des Transports, Igor Levitine, et au ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, pour qu'ils étudient la possibilité de l'envoi d'un navire brise-glace pour sauver les bélugas", révèle un communiqué cité par l'AFP. Selon la même source, un remorqueur brise-glace, le Roubine, se trouvait hier à une journée et demie ou deux jours du détroit de Siniavinsk où ces baleines sont piégées et pourrait donc leur porter secours.
Mais les conditions météorologiques ne sont pas très clémentes et le remorqueur de sauvetage a peiné à progresser. Confronté à des vents de 32 mètres par seconde et des vagues de 6 à 7 mètres de haut, l'équipage attend aujourd'hui une amélioration de la météo pour pouvoir poursuivre leur chemin jusqu'à la zone où les bélugas sont piégés.
Une espèce menacée par la pêche
La baleine béluga est l'une des trois espèces, avec l'ours polaire et le tigre de l'Amour, faisant l'objet d'un programme de protection spécial dirigé par Vladimir Poutine. Mais les scientifiques ignorent aujourd'hui combien il reste de spécimens, les études n'ayant repris qu'en 2008, après une pause de 30 ans. De plus, les cétacés doivent survivre à l'industrie pétrolière qui détériore leur espace vital, le réchauffement climatique et la chasse. "Actuellement le quota annuel de pêche est fixé à 1.500 bêtes, bien qu'il n'ait aucun fondement scientifique. Cela pourrait conduire à des prises excessives et entraîner des dommages pour les populations existantes", explique ainsi le site du Premier ministre russe.