Nouvelle forte hausse du chômage en octobre
Le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A a bondi de 34.400, à plus de 2,81 millions de personnes. Du jamais vu depuis presque 12 ans.Xavier Bertrand
avait annoncé la couleur dès dimanche soir. Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A à
Pôle emploi a effectivement augmenté en octobre. Et fortement: +34.400 personnes, l'équivalent du nombre d'habitants de Mâcon, la 217e ville de France. Il y a donc désormais 2,81 millions de personnes sans emploi en France métropolitaine. Il faut remonter près de douze ans en arrière, en décembre 1999, pour retrouver un tel niveau. La hausse en catégorie A sur un an frôle de nouveau 5%, un rythme de progression qui n'avait plus été atteint depuis août 2010.
La dégradation du nombre de chômeurs en octobre est plus mesurée (+0,4%, soit +17.200 personnes) si on inclut les inscrits en catégorie B et C (demandeurs d'emploi ayant exercé une activité réduite). Cette nouvelle hausse porte toutefois à près de 4,2 millions le nombre de chômeurs dans les catégories A, B et C. Un nouveau record.
Les plus de 50 ans continuent de souffrir de la crise. Le nombre de «quinquas» inscrits à Pôle emploi a bondi de 1,4% sur un mois, à près de 850.000, portant à 15,3% la progression sur douze mois et à 40 le nombre de hausses enregistrées en… 41 mois.
Comme à l'accoutumée, les jeunes de moins de 25 ans s'en tirent un peu mieux, la progression de leur nombre d'inscrits restant limitée à 0,2% sur un mois et à 1,2% sur un an. Si le nombre de chômeurs de longue durée (sans emploi depuis plus d'un an) stagne en octobre, à près de 1,6 million, la situation est en revanche de plus en plus préoccupante pour les inscrits depuis plus de trois ans. Leur progression atteint 1,7% sur un mois et surtout 21,5% sur un an.
La CFDT exige des mesures fortesDernier indicateur inquiétant et aussi très révélateur de l'état de la dégradation de la conjoncture, le nombre d'offres emplois satisfaites par Pôle emploi a plongé de 7,8% sur un mois. Pis, il repasse sur un an -comme les offres d'emploi collectées- dans les négatifs (-1,7%), soit un retour onze mois en arrière qui ne présage de rien de bon.
«Le rebond de la crise, les plans d'austérité en France et en Europe avec leurs conséquences sur la croissance ne laissaient pas espérer autre chose», s'emporte Laurent Berger, le «M. Emploi» de la CFDT, qui «demande au gouvernement de convoquer un sommet social pour construire des mesures fortes pour l'emploi et contre le chômage.»
Et le syndicat d'exiger «la mise en place d'un plan de soutien à l'emploi, avec des dispositifs de chômage partiel, de formation et de cellule de reclassement, pour les salariés les plus précaires, des moyens renforcés pour Pôle emploi et un soutien spécifique à l'emploi des jeunes.»
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