Migrants : les Français sont aujourd'hui favorables à leur accueil
11/09/2015
Dans la matinée du mercredi 9 septembre, 53 personnes sont arrivées en bus à Champagne-sur-Seine, en Seine-et-Marne, où ils ont été pris en charge par la Croix-Rouge dans un centre monté en urgence, où un petit-déjeuner leur a été offert.
AFP / PIERRE CONSTANT
A lors que des réfugiés syriens et irakiens en provenance d'Allemagne sont arrivés mercredi 9 septembre pour mener une "nouvelle vie" en France, un sondage Elabe pour BFMTV, révèle qu'une majorité de Français (53 %) sont désormais favorables à ce que la France accueille une part des migrants et réfugiés, contre 44 % une semaine plus tôt.
Plusieurs dizaines de réfugiés syriens et irakiens en provenance d'Allemagne ont commencé à arriver mercredi 9 septembre pour mener une "nouvelle vie" en France, au moment où les pouvoirs publics accélèrent la mobilisation pour répondre aux immenses défis posés par l'afflux de migrants. Dans la matinée, 53 personnes sont arrivées en bus à Champagne-sur-Seine, en Seine-et-Marne, où ils ont été pris en charge par la Croix-Rouge dans un centre monté en urgence, où un petit-déjeuner leur a été offert. Soixante-dix-huit réfugiés d'Irak et de Syrie sont également arrivés mercredi dans le monastère des Orantes, à Bonnelles (Yvelines), et 48 autres dans un centre de loisirs de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). Ils font partie des réfugiés tout juste arrivés en Bavière que François Hollande s'est engagé lundi à accueillir pour soulager l'Allemagne.
Au total, 1 000 personnes
Au total, mille personnes devraient arriver en France d'ici vendredi, selon la Croix-Rouge. "En Irak, la vie est dangereuse, alors nous voulons commencer une nouvelle vie ici", a expliqué Oussama, un ingénieur de 28 ans originaire de Bagdad, en arrivant à Champagne-sur-Seine. "Nous allons les mettre à l'abri dans des locaux mis à disposition par la municipalité" en moins de 48 heures, du studio au trois pièces, a expliqué le président de la Croix-Rouge Jean-Jacques Eledjam. Il a promis un accompagnement pour "qu'ils obtiennent un statut de réfugié dans les deux à quatre mois".
A Cergy-Pontoise, les réfugiés, dont neuf enfants, sont accueillis à l'Île de loisirs, un centre destiné d'ordinaire aux colonies de vacances, a expliqué son président Sylvain De Smet, également conseiller régional d'Île-de-France. A Bonnelles, un Kurde irakien, Nawzad, traits tirés mais large sourire, s'est agenouillé et a embrassé le sol à la descente du bus. "Merci à l'Autriche, l'Allemagne et la France qui nous aident à être ici en sécurité, merci pour leur offre généreuse", a déclaré Ahmed, un père de famille de 44 ans arrivé de Syrie. "On espère que tout se passera bien ici, que l'on pourra s'intégrer en France." Les réfugiés, dont quatre femmes et trois enfants, devraient rester un mois dans ce monastère en lisière de la forêt de Rambouillet.
- Citation :
- "La désintégration de la société française"
Les réfugiés arrivés lundi avaient été orientés vers la France par l'Office français des réfugiés et apatrides (Ofpra) qui mène une mission cette semaine à Munich. Face à l'afflux d'exilés en Europe, François Hollande avait annoncé lundi que la France était prête à accueillir 24 000 réfugiés sur deux ans. Ce chiffre s'ajoute aux 6 750 personnes dont l'accueil avait déjà été acté en juillet. Les réfugiés syriens et irakiens ont "vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie" dans leur pays, estime Nicolas Sarkozy, président des Républicains. Dans une interview publiée à partir de mercredi soir sur Lefigaro.fr, l'ex-chef de l'Etat met en garde contre "la désintégration de la société française", en l'absence d'une politique migratoire qui distingue entre "migrants économiques", "réfugiés politiques" et "réfugiés de guerre".
Les drames qui accompagnent l'arrivée massive de migrants en Europe, comme la mort du petit Aylan dont la photo a bouleversé le monde, semblent aussi avoir fait basculer l'opinion : selon un sondage Elabe pour BFMTV, une majorité de Français (53 %) sont désormais favorables à ce que la France accueille une part des migrants et réfugiés, contre 44 % une semaine plus tôt. L'Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) s'est dite prête à prendre sa "juste part" dans l'hébergement de réfugiés, si l'État respecte "un certain nombre de conditions", notamment "un plan national d'accueil" avec des moyens pour qu'il doit "durable".
Les maires appelés encore "à se mobiliser"
Comme en réponse, le Premier ministre Manuel Valls a présidé mercredi une réunion interministérielle sur leur hébergement, qui a permis "de définir les mesures d'accompagnement financier que l'État proposera samedi aux communes volontaires", a déclaré Matignon. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve réunira en effet samedi à Paris] les maires, qu'il a de nouveau appelé "à se mobiliser" en assurant que l'État prendrait "ses responsabilités". Pour sa part, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé qu'elle allait accueillir quelque 150 réfugiés dans deux bâtiments inoccupés pour 18 mois maximum, tandis que le mouvement HLM a dit sa volonté d'apporter "le plus rapidement possible des solutions concrètes".
http://www.midilibre.fr/2015/09/10/migrants-les-francais-sont-aujourd-hui-favorables-a-leur-accueil,1211050.php#xtor=RSS-5