Les avions en détresse seront suivis minute par minute
Sécurité aérienne
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Suite à la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines, l'Organisation de l'aviation civile internationale a annoncé un nouveau système de suivi constant des avions en cas d'incident.
Photo d'illustration - Ce nouveau dispositif sera obligatoire pour toutes les compagnies aériennes dès 2016.
Image: AFP
Les recherches et les sauvetages en cas de catastrophe aérienne en pleine mer vont être facilitées grâce au suivi, minute par minute, des avions en cas d'incident.
Mercredi, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a annoncé cette mesure, simple et facile à mettre en œuvre, pour éviter qu'une catastrophe comme celle de la disparition du vol MH370 au sud de l'Océan indien en mars dernier.
Le point de chute du Boeing 777 de la Malaysia Airlines reste inconnu, et aucune trace de l'appareil n'a été retrouvée.
Signal toutes les 15 minutes pour un vol normal
Pour un avion en perdition au-dessus des océans, le système d'émission d'un signal toutes les minutes permettra de localiser l'appareil dans un rayon de six miles nautiques, soit un peu plus de 11 kilomètres, et faciliter ainsi les secours et les recherches, selon un expert de l'OACI.
Certes «le suivi mondial (des avions) n'empêchera pas les accidents», a déclaré mercredi le président de l'OACI Olumuyiwa Benard Aliu, mais il ne sera plus possible de perdre la trace d'un appareil.
Lors du déroulé d'un vol normal, un signal va être émis toutes les 15 minutes, «quand un avion est en détresse, le système répètera le signal chaque minute», a-t-il expliqué.
Obligatoire dès 2016
Ce dispositif sera voté à l'automne par le Conseil de l'OACI et obligatoire pour toutes les compagnies aériennes dès 2016. D'ores et déjà «un bon nombre de compagnies ont prévu d'améliorer les moyens de suivre leurs avions» en vol, a souligné Tony Tyler, président de l'Association internationale du transport aérien (IATA).
Une grosse partie du parc des avions en service pourra rapidement être mis à niveau et les compagnies aériennes vont devoir mettre un peu de ressources pour gérer ce suivi dans leur salle des opérations déjà existantes.
Enregistreurs de vol éjectables
Une fois une épave localisée, il est également important de comprendre les raisons d'un crash et pour cela de pouvoir retrouver les boîtes noires le plus vite possible.
Dans le cas extrême de la perte d'un appareil, l'OACI va recommander aux constructeurs aéronautiques d'équiper leurs avions d'enregistreurs de vol éjectables, des boîtes noires qui seront les répliques des existantes.
Ces boîtes noires --le FDR (Flight Data Recorder) et le CVR (Cockpit Voice Recorder) qui collectent respectivement tous les paramètres de vol (vitesse, altitude, trajectoire, etc) et les voix et les sons à l'intérieur de la cabine de pilotage-- seront placées dans l'empennage de l'appareil contrairement aux enregistreurs actuels situés dans le nez de l'avion.
Ces boîtes noires éjectables en cas de choc violent devront flotter pour être facilement récupérées par les enquêteurs après un crash en mer. Les nouveaux avions conçus devront en être obligatoirement équipés dès 2021. Le constructeur européen Airbus, devançant cette échéance, a annoncé le mois dernier qu'il allait équiper ses plus récents appareils, les A350 et A380, de ces boîtes noires éjectables et flottantes.
Survol des zones de conflit
Autre sujet au menu de la conférence sur la sécurité aérienne de l'OACI, les mesures pour éviter qu'un avion de passagers soit la cible de missiles ou autres armements dans des zones de conflit.
Après l'accident du vol MH17 de la Malaysia, abattu au-dessus de l'Est de l'Ukraine en juillet, l'OACI veut mettre à disposition de ses membres, toutes les informations sur les risques de survoler une zone de conflit.
Ce «référentiel informatique» regrouperait toutes les informations déjà disponibles de façon dispersée, comme les NOTAM (notes à destination des personnels navigants sur les routes empruntées), les AIC (circulaires d'information aéronautique) ou les AIP (publications d'information aéronautique).
(afp/Newsnet)