NOUMEA - Le Premier ministre François Fillon s'est déclaré lundi depuis Nouméa favorable au maintien d'un financement public des micro-partis, alors que certains élus soupçonnent ce système de permettre un contournement du plafonnement des dons des particuliers à 7.500 euros.Le Premier ministre François Fillon, le 12 juillet 2010 à Ruoms
"Je note avec intérêt que certains voudraient que les financements soient réservés aux seules grandes formations politiques", a déclaré M. Fillon lors d'une conférence de presse au terme de sa visite en Nouvelle-Calédonie.
"C'est ce qu'on a eu pendant 50 ans avec les syndicats: il n'y avait que cinq syndicats qui avaient le droit de cité dans notre pays. Ce n'est pas tout à fait ma conception de la démocratie et de la liberté", a-t-il poursuivi.
"Toute personne qui en France veut exprimer une opinion politique, qui veut créer une structure politique, engager une réflexion politique a le droit de le faire et a le droit de se faire financer. L'important, c'est que ce soit transparent, et c'est transparent", a encore dit le Premier ministre.
Des informations sur le financement d'une association de soutien à l'action du ministre du Travail Eric Woerth puis une collecte de fonds à Londres du secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez ont mis en lumière la pratique controversée du financement politique via les micro-partis.
Devant la multiplication de ces petites structures qui, à gauche comme à droite, récoltent chaque année des dizaines de milliers d'euros, trois députés Verts ont demandé qu'une commission d'enquête parlementaire se penche sur la question.
Et le PS a à nouveau demandé qu'interdiction soit faite aux parlementaires ou ministres déjà membres d'un parti de créer une de ces structures.