Le président américain Barack Obama a durci samedi ses critiques envers l'opposition républicaine, qu'il a accusée de bloquer l'aide aux chômeurs, reprenant à son compte l'offensive démocrate contre un parti "de riches".Le président américain Barack Obama, ici lors d'un discours prononcé vendredi, a critiqué samedi l'opposition républicaine, qu'il a accusée dans son allocution radio hebdomadaire de bloquer l'aide aux chômeurs, reprenant à son compte l'offensive démocrate contre un parti "de riches". (Reuters/Kevin Lamarque)
"Trop souvent, les dirigeants républicains au Sénat choisissent de faire obstruction à notre redressement et d'entraver nos progrès. Et cela a des conséquences très réelles", a dit Barack Obama dans son allocution hebdomadaire radiodiffusée.
Les sénateurs républicains ont empêché l'adoption des trois dernières tentatives d'étendre l'assurance-chômage, invoquant la nécessité de réduire les dépenses publics pour lutter contre le déficit de l'Etat, parvenu à un niveau record cette année.
"Pensez à ce que ces tactiques dilatoires signifient pour des millions d'Américains qui ont perdu leur emploi depuis le début de la récession. Ces deux dernières semaines, plus de deux millions d'entre eux ont vu expirer leur assurance-chômage", a souligné Obama.
Le président américain a fait de la création d'emplois la priorité de sa politique intérieure et multiplie les déplacements dans tout le pays pour promouvoir les mesures d'aide à l'embauche.
Les Etats-Unis connaissent à nouveau une période de croissance après avoir subi leur pire récession depuis des décennies, en partie grâce au plan de relance de 862 milliards de dollars promulgué l'année dernière par Obama.
Mais cette croissance retrouvée n'a pas encore porté ses fruits sur le front de l'emploi et les démocrates redoutent de payer le prix de la crise dans les urnes lors des élections législatives de mi-mandat, prévues en novembre.
Pour la Maison blanche, le problème du déficit doit être résolu à moyen terme, une fois que le marché du travail aura repris de la vigueur, et les contestations républicaines sont purement politiciennes, motivées par la volonté de plaire aux plus aisés.
"Ils disent qu'on ne peut pas offrir d'assurance-chômage parce que cela coûte de l'argent", a ironisé Obama.
"Donc après des années à défendre des politiques qui nous ont conduit d'un excédent record à un déficit massif, dont une baisse d'impôts pour les Américains les plus riches, ils décident finalement de se ranger aux côtés des chômeurs."
"Ils n'ont pas de problèmes à dépenser de l'argent en réductions d'impôts pour ceux de la classe supérieure qui n'en ont pas besoin et ne les ont même pas demandées. Mais ils s'opposent à aider ceux qui sont victimes de la récession et ont vraiment besoin d'aide", a-t-il insisté.
Le prédécesseur de Barack Obama, George W. Bush, avait hérité de Bill Clinton d'un excédent budgétaire.
Lorsqu'il a cédé la place à Obama début 2009, le déficit fédéral s'élevait à 1.300 milliards de dollars, en raison notamment des réformes fiscales et des guerres d'Irak et d'Afghanistan, et il devrait s'élever à 1.560 milliards pour l'année fiscale en cours.
Alister Bull, Grégory Blachier pour le service français