Échange ferme entre Sarkozy et Obama sur la PalestineNicolas Sarkozy et Barack Obama à la fin du G20 de Cannes, le 4 novembre
Le président américain a affirmé dimanche avoir été «déçu» par la décision de Paris de voter en faveur de l'adhésion des Palestiniens à l'Unesco.Après
la séquence télévisée mettant en scène leur amitié à la fin
du G20 de Cannes, à l'heure de la grand-messe de TF1 et France 2,
Barack Obama se dit «déçu» par
Nicolas Sarkozy. Le président américain a déclaré dimanche ne pas avoir apprécié le soutien de la France à l'adhésion des Palestiniens à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
«J'ai eu une conversation très franche et ferme avec le président Sarkozy à ce sujet», a expliqué le président des États-Unis, à l'issue du sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique à Hawaii. Barack Obama était interrogé sur
la révélation d'un échange privé avec son homologue français, le 3 novembre en marge du G20, au cours duquel ils taclaient le premier ministre israélien,
Benyamin Nétanyahou. «Je ne peux plus le voir, c'est un menteur», avait lancé Nicolas Sarkozy à son sujet. Et Obama de rétorquer : «Tu en as marre de lui, mais moi, je dois traiter avec lui tous les jours!». Mercredi, après la publication de cette embarrassante conversation par le site français
Arrêts sur image , la Maison-Blanche avait tenté de rassurer Israël, en affirmant que Barack Obama travaillait «dans une grande proximité avec le premier ministre Nétanyahou».
«Profonde déception»Refusant de commenter cet échange, le chef de l'État américain a seulement indiqué dimanche que la conversation se rapportait au vote de la France en faveur de l'adhésion de la Palestine à l'Unesco, le 31 octobre. «La conversation privée que j'ai eue avec le président Sarkozy se rapportait à ma profonde déception à l'égard du vote de la France en faveur de l'entrée des Palestiniens à l'Unesco, alors qu'elle savait parfaitement que, selon nos lois, cela nous obligerait à stopper nos versements à l'Unesco», a souligné le président américain. Avant de répéter que l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à des organisations internationales ne pouvait se faire, selon lui, qu'après un accord de paix avec Israël.
De son côté, Nicolas Sarkozy a adressé
une lettre «personnelle» au premier ministre israélien, dans laquelle il promet d'oeuvrer en faveur
de sanctions accrues contre l'Iran, a révélé dimanche le quotidien israélien Yédiot Aharonot. L'Élysée a confirmé l'existence de ce courrier, sans toutefois en dévoiler le contenu. Mais selon une traduction en hébreu de cette missive, Sarkozy aurait paraphé sa correspondance en assurant Nétanyahou de son amitié. Le gouvernement israélien s'est abstenu de tout commentaire sur la conversation Obama-Sarkozy.