Poutine menace de couper le gaz à l'Europe Bryan McManus / AFP
Publié le: jeudi 16 octobre 2014, 15H09 | Mise à jour: jeudi 16 octobre 2014, 18H43
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Vladimir Poutine.
MILAN - Le président russe Vladimir Poutine, très attendu à Milan, où il doit participer à un sommet Asie-Europe, a jeté un froid avant même son arrivée en menaçant les Européens, déjà transis par une crise boursière, de couper le robinet du gaz cet hiver.Les dirigeants de l'Union européenne, rassemblés jeudi à Milan avec leurs homologues asiatiques, n'en espèrent pas moins des avancées concernant l'Ukraine à l'occasion d'une rencontre entre les présidents russe et ukrainien vendredi matin, en marge du 10ème sommet de l'Asem.
Ce forum entre l'Europe et l'Asie rassemble quelque 50 pays autour de la coopération économique et des échanges commerciaux. Mais cette année, le climat est loin d'être serein.
Les Bourses européennes ont fortement chuté mercredi, minées par les craintes liées à la Grèce et au marasme persistant de la zone euro. Jeudi, les principales places européennes sont toutefois parvenues à limiter la casse à la clôture, Londres cédant 0,25%, Paris 0,54%, Francfort gagnant même 0,13%.
Le président François Hollande a mis cette nouvelle crise boursière en Europe sur le compte de la «stagnation en Europe» et des «incertitudes internationales.»
«D'où mon combat» pour renforcer la croissance et assurer les conditions de son retour, a-t-il expliqué.
Il faut davantage «investir sur la croissance et moins sur l'austérité», lui a fait écho le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.
Mais en marge du sommet, c'est surtout la venue du président russe à Milan et les rencontres qu'il doit y faire qui attirent tous les regards, alors que les combats continuent à faire rage dans l'Est de l'Ukraine en dépit d'un cessez-le-feu conclu en septembre.
«Grands risques»Vladimir Poutine a débuté un entretien bilatéral avec la chancelière allemande Angela Merkel dès jeudi soir peu après 23H00 locales , selon une source gouvernementale allemande. Il devait ensuite rencontrer l'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, selon une source diplomatique européenne.
La Russie veut évoquer à cette occasion l'Ukraine mais aussi la question de «l'approvisionnement sans interruption du gaz en Europe avant l'automne et l'hiver», a déclaré mercredi Iouri Iouchakov, conseiller du président russe.
Et sur ce point, le maître du Kremlin a refroidi l'atmosphère en avertissant depuis Belgrade que cet approvisionnement était loin d'être garanti.
De «grands risques» de perturbations des livraisons de gaz cet hiver sont à craindre, faute d'accord dans le conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, a-t-il prévenu.
Les Européens espèrent régler ce problème mardi à Bruxelles, lors de négociations avec les Russes et les Ukrainiens.
Mme Merkel s'est en revanche entretenue avec le président ukrainien. Les deux dirigeants ont déploré le fait que de nombreux points, pourtant acceptés par les deux parties dans le cadre des accords de Minsk, n'aient pas été mis en oeuvre pour permettre un cessez-le-feu complet, a indiqué une source gouvernementale allemande.
À son arrivée à son hôtel de Milan peu après le diner de gala offert par la présidence italienne, M. Porochenko a déclaré devant quelques journalistes n'attendre qu'une seule chose de sa rencontre vendredi avec son homologue russe: «la paix et la stabilité» en Ukraine.
Vladimir Poutine doit s'entretenir avec son homologue ukrainien Petro Porochenko vendredi matin à la préfecture de Milan.
«C'est à la Russie de fournir la contribution décisive pour une désescalade» de la situation en Ukraine, a prévenu jeudi Mme Merkel.
Cette rencontre entre les présidents russe et ukrainien, qui ne se sont pas vus depuis fin août à Minsk, aura lieu en présence de plusieurs dirigeants européens dont Mme Merkel, M. Hollande, le Premier ministre britannique David Cameron, le chef du gouvernement italien et les dirigeants de l'Union européenne Juan Manuel Barroso et Herman Van Rompuy.
La Russie veut y discuter des «raisons et des origines du conflit» en Ukraine et des «perspectives de processus de paix», a indiqué le conseiller de M. Poutine.
Outre l'Ukraine, d'autres sujets sont susceptibles de créer des frictions entre les Européens et certains pays asiatiques.
Les pays de l'Association des nations du sud-est asiatique (Asean) ont plusieurs conflits territoriaux avec la Chine qui empoisonnent leurs relations depuis des années.
La Thaïlande, membre de l'Asean, a profité de ce sommet pour faire sa rentrée sur la scène internationale depuis le coup d'État militaire de Prayut Chan-O-Cha, le chef de la junte militaire thaïlandaise, le 22 mai dernier, en dépit de centaines de manifestants qui se sont rassemblés jeudi dans le centre de Milan pour dénoncer sa présence.
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