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Le lanceur japonais H-2A a placé mardi dans l'espace un satellite d'observation météo (Himawari-8) destiné à améliorer la prévision de phénomènes comme les typhons et éruptions volcaniques, dans un pays particulièrement exposé aux catastrophes naturelles.
La fusée s'est élancée à 14H16 heure locale (05H16 GMT) de la base méridionale de Tanegashima, par un temps ensoleillé, selon les images diffusées en direct par l'Agence d'exploration spatiale (Jaxa).
Le satellite de 17 milliards de yens (124 millions d'euros) s'est ensuite séparé avec succès du lanceur, sous les applaudissements de la salle de contrôle, a indiqué à l'AFP une porte-parole de Jaxa.
Himawari-8 (tournesol en japonais) entrera en exploitation en 2015 pour prendre le relais du précédent (Himawari-7), sous la houlette de l'agence nationale de météo du Japon. Il sera rejoint par un autre, Himawari-9, en 2016.
Il est présenté comme étant le premier satellite météorologique de nouvelle génération dans le monde, grâce notamment à une caméra de très grande précision et à un radiomètre imageur multispectral perfectionné (AHI).
"Himawari-8 devrait contribuer à l'amélioration de la précision des observations météorologiques et de la prévision de phénomènes particuliers, tels que les typhons ou les averses soudaines localisées", explique l'agence de météo. Ils sont fréquents dans l'archipel, encore balayé ces derniers jours par le cyclone Phanfone, qui a causé la mort de six personnes, tandis que cinq autres personnes sont portées disparues.
"Il devrait en outre jouer un rôle important dans des domaines plus larges, dont la préparation aux catastrophes et la surveillance de l'environnement terrestre", ajoute la même source.
Le satellite pourra ainsi suivre un typhon quasiment en temps réel, avec des images "toutes les 2,5 minutes, contre 30 minutes actuellement", selon un responsable de Jaxa. Ses clichés seront par ailleurs en couleur, ce qui permettra de mieux détecter par exemple des gaz s'échappant d'un volcan.
Outre le Japon, le satellite aidera à fournir des prévisions "en Asie de l'Est et pour les pays du Pacifique occidental".
Ce lancement est le 25e tir de la H-2A (ou H-IIA) depuis ses débuts en 2001. Un seul échec a jusqu'à présent été déploré, celui de l'exemplaire numéro 6 en novembre 2003, un problème qui avait forcé à suspendre les tirs jusqu'à février 2005.
La précédente mission d'une fusée H-2A avait eu lieu en mai pour le placement en orbite d'un satellite d'observation des catastrophes naturelles (Alos-2 ou Daiichi-2), qui a d'ailleurs été mis à contribution pour observer les conséquences de l'éruption du volcan Ontake au centre du Japon le 27 septembre (53 morts, selon un bilan provisoire).
L'opérateur, le groupe Mitsubishi Heavy Industries (MHI), se prévaut de ce taux de réussite de plus de 95% pour promouvoir sa fusée pour des missions commerciales. Il n'a pour le moment cependant décroché que peu de contrats de la part de sociétés privées nippones, un marché largement dominé par le lanceur européen Ariane même si la concurrence s'accroît.
Outre les ambitions de MHI, il doit compter avec l'américain Space X qui a remporté récemment ses premiers contrats au Japon, dont dernièrement auprès du traditionnel client d'Ariane qu'est Sky Perfect JSAT.