Le maire de la ville de Hakodate, au nord du pays, estime que l'opérateur du site d'Oma, où se construit un nouveau réacteur nucléaire, n'a pas encore tiré les leçons de la catastrophe de Fukushima.
Inquiète des conséquences de la catastrophe de Fukushima il y a trois ans, la ville de Hakodate, au nord du Japon, a appelé la justice à suspendre la construction d'un nouveau réacteur nucléaire dans sa région, jeudi 3 juillet.
Le maire de Hakodate, Toshiki Kudo, est venu lui-même devant un tribunal de Tokyo pour exiger un gel des travaux de la centrale nucléaire de Oma, située dans la préfecture voisine de Aomori, non loin de sa ville. Le verdict ne tombera qu'au terme de plusieurs audiences.
Le chantier, interrompu après le drame de Fukushima en mars 2011, a redémarré à Oma en octobre 2012. Il s'agissait alors d'une disposition exceptionnelle et des mesures plus strictes ont été prises pendant cette période, afin de renforcer les installations nucléaires.
Les 48 réacteurs de l'archipel encore potentiellement utilisables sont actuellement tous arrêtés en attendant de recevoir un certificat de sûreté délivré par l'autorité compétente, sur la base de normes plus sévères.
Toshiki Kudo affirme que l'opérateur du site d'Oma, J-Power, un producteur d'électricité qu'il revend en gros, n'a pas tiré les leçons du désastre de Fukushima en termes de sûreté pour les populations voisines, dont celles de Hakodate.
"Après l'accident nucléaire de Fukushima, le gouvernement a agrandi de 10 à 30 kilomètres le rayon de la zone à risque susceptible d'être sévèrement affectée dans le cas d'un accident nucléaire, mais la construction (sur le site d'Oma) a repris sans que Hakodate ni la région sud de Hokkaido n'aient reçu d'explications et encore moins donné leur consentement", se plaint le maire.
Hakodate, sur la côte sud de Hokkaido, se trouve en partie dans le rayon de 30 km autour de la centrale d'Oma à travers le détroit de Tsugaru. M. Kudo juge que le risque à Oma est d'autant plus important que l'opérateur prévoit l'utilisation croissante de combustible MOX, un mélange d'uranium et de plutonium provenant du recyclage.