Toutefois, leur nombre grandissant est sujet de nombreuses préoccupations. "Un objet de 10 centimètres serait capable de briser totalement un vaisseau spatial au moment de l'impact", indique Heiner Klinkrad, de l’Agence spatiale européenne (ESA) cité par 20minutes. Ce scénario est d’ailleurs tellement inquiétant que l’Agence dispose désormais d’un service des détritus de l’espace, dont M. Klinkrad est le chef. "Rien qu'une collision avec un objet d'un centimètre à la vitesse classique de 50 000 km/h dégagerait une énergie équivalente à une grenade qui explose", précise-t-il. Depuis plusieurs années, il est ainsi fréquent que la Station spatiale internationale (ISS) relève son orbite pour échapper à un objet susceptible de la frôler voire de la percuter. C’est donc pour trouver une solution à ce problème que se tient depuis lundi et pendant quatre jours la 6ème conférence des débris de l'espace au Centre européen d'opérations spatiales de l'ESA. Y sont rassemblés des scientifiques, des ingénieurs, des opérateurs spatiaux, des industriels, des universitaires et les décideurs politiques des grandes puissances spatiales. Des régions orbitales devenues inutilisables Objectif : évoquer ensemble les solutions techniques disponibles et les dernières avancées de la recherche afin de réduire les risques liés à ces débris spatiaux qui grandissent au fur et à mesure que le nombre de vols spatiaux s'intensifie. Ainsi, pas moins de 250 explosions ont été recensées ces dernières années, dégageant encore plus de débris. Un véritable cercle vicieux. "On parle de syndrome Kessler", précise Heiner Klinkrad. "C'est-à-dire des collisions de débris en cascade qui rendraient certaines régions orbitales inutilisables à long terme". Mais si des décideurs politiques sont présents à cette grande conférence ce n’est pas par hasard. En effet, outre le fait d’exposer les moyens scientifiques et techniques dont on dispose ainsi que les coûts à allouer pour éliminer ces débris, des questions de droit international et de propriété de ces déchets doivent également trouver des réponses. C’est notamment là que les choses se compliquent mais les experts réunis à Darmstadt, en Allemagne ont encore deux jours pour en débattre.
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