DETRESSE
Je n’ai voulu mettre en ma vie
Qu’amour léger, sans lendemain.
Mais qui donc me joindra les mains
Au dur moment de l’agonie ?
J’ai chanté, dans des vers joyeux,
Tous les plaisirs de l’inconstance.
Quand viendra l’ultime souffrance,
Qui donc me fermera les yeux ?
J’aurais pu devenir l’épouse
Fidèle en toutes saisons,
Ne plus avoir d’horizon
Qu’une familiale pelouse.
C’est vrai, j’aurais pu, gravement,
Me pencher sur des têtes blondes
Et ne plus rien savoir au monde
Qu’un rire merveilleux d’enfant.
Voici que la détresse immense
Submerge tout à coup mon cœur.
L’inconnu destin me fait peur
Et j’ai très mal dans le silence.
Je n’ai voulu mettre en ma vie
Qu’amour léger, sans lendemain.
Mais qui donc me joindra les mains
Au dur moment de l’agonie ?