http://www.maxisciences.com/s�pulture/ces-mysterieuses-sepultures-sont-les-seules-traces-d-une-ancienne-tribu-cambodgienne-non-identifiee-credit-photo-damnak-tep-sokha_pic47950.html
Des chercheurs de l’Université d’Otago, en Nouvelle-Zélande, sont parvenus à dater au radiocarbone d’étranges urnes et cercueils en rondins dissimulés dans les hauteurs des montagnes de Cardamome au sud du Cambodge.Perchés de façon précaire sur les corniches des falaises de Cardamome, les mystérieuses sépultures sont les seules traces d’une ancienne tribu cambodgienne non identifiée. Afin d’assurer à ce peuple inconnu une place dans l’histoire, Nancy Beavan et ses collègues de l’Université d’Otago, en Nouvelle-Zélande, ont mené une étude consistant à dater au radiocarbone les restes des défunts.
La découverte de ces nécropoles rudimentaires remonte à 2003. Aujourd’hui, dix sites ont été identifiés, géolocalisés et étudiés par les chercheurs. Parmi ce panel funéraire, un des lieux, situé sur les flancs escarpés d’une montagne, se distingue par son extrême hauteur. "A 50 mètres de haut, toute personne tentant de perturber les sépultures se briserait le cou" explique au National Geographic Nancy Beavan. Les ossements des défunts ont été retrouvés à certains points dans de grandes urnes en céramique et à d’autres, dans des cercueils en rondin directement taillés dans des troncs d’arbre.
L’étude s’est intéressée aux échantillons d’os, à l’émail des dents et au bois des cercueils prélevés sur quatre sites. Les résultats de la datation, publiés dans la revue Radiocarbon indiquent une pratique de ces rites funéraires entre 1395 après JC et 1650 après JC. Une période correspondant au déclin de l'empire khmer, qui contrôlait depuis sa base située à Angkor, un vaste royaume étendu sur l'Asie du Sud.
Un peuple mystérieux et "à part""Les pratiques funéraires dans le Royaume d'Angkor et chez ses successeurs impliquaient la crémation et n'avaient rien à voir avec ce que l'on trouve sur les sites que nous étudions. Cette différence marquée suggère que, en termes culturels, ces montagnards non identifiés étaient un 'monde à part' de leurs contemporains des plaines" indique Nancy Beavan dans des propos recueillis sur le blog Les découvertes archéologiques.
La scientifique espère que l’étude conduise à éclairer une partie inconnue de l’histoire culturelle de cette région du Cambodge. Elle développe : "Grâce à notre travail, nous espérons élargir la compréhension de cette histoire au-delà des héritages du seul grand royaume Khmer, aux autres cultures qui ont vécu sur son territoire". Son équipe s’attèle désormais à étudier de près un des dix sites du massif de Cardamome afin de récolter les indices nécessaires à la compréhension du mode de vie de ce peuple.