Les Verts, les Anonymous et bien d’autres ont appelé samedi le monde à se mobiliser contre le traité anticontrefacon signé ce 26 janvier par 22 pays de l’Union européenne, dont la France. La loi est accusée d’être liberticide et de menacer la vie privée.ACTA pour Accord Commercial Anti Contrefaçon est un accord conclu par une vingtaine de pays d'Europe dans le but, comme son nom l'indique, de lutter contre la contrefaçon et donc de protéger la propriété intellectuelle. Seulement comme l'explique le site webactionnow.com, "le terme de "propriété intellectuelle" est volontairement flou. Il peut désigner des marques, idées ou informations. ACTA devrait donc s'attaquer à l'imitation de quelque chose soumis au droit d'auteur. Il suffira d'échanger une information copyrightée pour voir son accès internet supprimé et écoper de poursuites judiciaires".
En outre, "afin de vérifier que vous n'échangez aucun contenu soumis au droit d'auteur, ACTA va renforcer la surveillance. Les fournisseurs d'accès à internet devront vérifier toutes les données envoyées et reçues sur votre ordinateur", précise encore le site. Une surveillance accrue qui pourrait s'infiltrer jusque dans la vie privée. La loi signée récemment a ainsi créé un véritable tollé mondial qui se manifestera samedi prochain. En effet, le 11 février, de nombreux militants ont appelé à une mobilisation massive.
Ainsi, dans le monde entier, des événements seront organisés pour protester. En France, une quarantaine de villes en accueilleront. À Paris, le rendez-vous est à 14H place de la Bastille, à Marseille ce sera au Vieux-Port. Mais des cortèges partiront également à Bordeaux, Grenoble, Lyon ou encore Montpellier.
Sur le site Europe Ecologie Les Verts, la députée européenne Sandrine Bélier décrit Acta comme le "dernier acte de l’abandon du pouvoir politique au pouvoir économique et financier". Pour elle, si le traité est ratifié par le Parlement européen, l’été prochain, ce sera "le contrôle, le fichage, le filtrage et le blocage du Net, organisés à l’échelle internationale et à la charge d’opérateurs privés", précise t-elle rappelant qu’il existe d’autres moyens de lutter contre la contrefaçon. Du côté des pirates Anonymous, même son de cloche. Dans leur vidéo, ils expliquent : "Acta, loi européenne liberticide est à nos portes et menace notre vie privée (…) Unissez-vous, unissons-nous".
Un accord déjà remis en cause par certains pays Face aux craintes et aux critiques suscitées, certains pays ont déjà fait marche arrière, notamment en Europe de l’Est. Le premier ministre polonais Donald Tusk a ainsi annoncé la suspension de l’adoption du traité, le temps de mener des consultations pour vérifier la compatibilité de l’Acta avec la législation du pays. Le ministre de l’Économie, du Commerce et des Affaires roumain, Adriean Videanu, aurait quant à lui fait part de son intention de mener des consultations. La République tchèque a aussi fait savoir qu’elle suspendait la ratification du traité que l’Allemagne et les Pays-Bas n’ont pas signé.
"Cet accord peut avoir des conséquences majeures sur la vie de nos concitoyens, et pourtant tout est fait pour que le Parlement européen n'ait pas voix au chapitre. Ainsi aujourd'hui, en remettant ce rapport dont j'avais la charge, je souhaite envoyer un signal fort et alerter l'opinion publique sur cette situation inacceptable", a indiqué en janvier Kader Arif eurodéputé et rapporteur du texte qui a abandonné sa mission. "Je ne participerai pas à cette mascarade", a t-il ajouté cité par 01net.com.