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| Sujet: Les étranges profils fantômes de Facebook Mer 26 Oct - 14:08 | |
| Les étranges profils fantômes de Facebook
Max Schrems pose devant son dossier personnel Facebook (1200 pages).VIDÉO - Un étudiant autrichien attaque Facebook Europe après avoir découvert que le géant conservait sur ses serveurs tous les faits et gestes de ses utilisateurs et créait des profils fantômes pour attirer de nouveaux internautes. Explications.• Comment cet étudiant a-t-il fait cette découverte ? Lors d'un échange universitaire en Californie, Max Schrems, étudiant autrichien en droit de 24 ans, a pu rencontrer des responsables de Facebook. «Je me suis rendu compte qu'ils prétendaient dialoguer avec les autorités des problématiques liées à la vie privée et aux données personnelles, mais qu'en fait ils ne le faisaient pas»,explique-t-il à 20minutes.fr. «Aux États-Unis, leur discours c'est un peu : 'Pourquoi on devrait y prêter attention? Les Européens sont mignons avec leurs lois'»Une fois rentré en Autriche, le jeune homme a demandé à Facebook de lui procurer l'ensemble des données qu'il garde sur lui. Le formulaire de demande est bien caché sur le site de Facebook, et précise que le demandeur doit invoquer une loi relative à la protection des données pour que Facebook réponde à sa demande. Tous les utilisateurs de Facebook en Europe étant liés au siège européen de la firme, situé en Irlande, Max Schrems a brandi une directive européenne pour obtenir une copie du précieux fichier.Ce dernier lui est arrivé par courrier sous la forme d'un CD contenant un fichier PDF de plus de 1200 pages.• Qu'a découvert exactement Max Schrems ? En examinant minutieusement les 1200 pages de document, l'étudiant a découvert que le site gardait sur ses serveurs, pour un temps limité ou indéfiniment, tous les faits et gestes de ses utilisateurs : statuts, commentaires, pokes, «j'aime», messages privés, messages instantanés, demandes d'amis (acceptées et refusées), invitations (acceptées et refusées), jours, heures et lieux de connexion, photos (ajoutées par soi-même ou par les autres), liens postés ... Max Schrems a également noté que le site gardait en mémoire des éléments qu'il avait pourtant supprimés de son profil (photos, statuts, commentaires, messages privés etc). Même si ces derniers n'apparaissent plus sur son profil, Facebook n'a pas effacé ces données de ses serveurs : elles sont simplement devenues invisibles. Ceci se reproduit même pour les messages privés ou les conversations instantanées que l'étudiant avait supprimés de son profil.Plus inquiétant encore, Facebook compile de nombreuses informations ... sur des personnes qui ne sont pas inscrites sur Facebook. C'est ce que Max Schrems nomme les «profils fantômes». L'existence de telles pratiques est confirmée par ce formulaire bien caché qui propose aux non-utilisateurs «que Facebook cesse de stocker (leurs) données dans sa base de données».• Comment Facebook peut-il créer des profils fantômes ? Les utilisateurs de Facebook sont régulièrement invités à retrouver des gens qu'ils connaissent sur le réseau social en utilisant leur(s) adresse(s) mail. L'outil «recherche d'amis» demande à l'utilisateur de donner son adresse mail et son mot de passe. Facebook peut alors «aspirer» le carnet d'adresses de l'internaute afin de le comparer à sa base de données d'utilisateurs : s'il y a correspondance, l'outil suggérera d'ajouter le contact retrouvé à la liste d'amis.Problème, plutôt que de supprimer les adresses mails qui n'ont rien donné, Facebook les garde précieusement. Cela lui permet de créer une base d'utilisateurs potentiels qu'il va pouvoir mailer. Et cette dernière va vite s'enrichir de numéros de portable (synchronisation de l'application Facebook avec le carnet d'adresse d'un smartphone) ou de photos ( «tag» de photos, Facebook permettant d'identifier les personnes non-inscrites à son service). Cette technique permet également au réseau social d'obtenir toutes les adresses mails, privées ou professionnelles, de ses utilisateurs, sans leur accord.• Quel intérêt a Facebook de garder toutes ces données ? L'intérêt est à la fois marketing, sécuritaire et publicitaire. Plus Facebook obtient de données précises sur ses utilisateurs, plus l'entreprise peut les revendre cher (de façon anonyme) aux annonceurs, qui pourront ainsi faire de la publicité ciblée en fonction de l'âge, du sexe, de la ville, des hobbies de l'internaute ciblé. Or Facebook vit essentiellement de cette activité.Garder en mémoire les adresses IP de connexion des utilisateurs de Facebook permet aussi à la société de repérer plus facilement les tentatives de piratage de compte. Si un compte Facebook, consulté en temps normal depuis la France, tente d'être ouvert depuis la Chine, le réseau social demandera automatiquement plusieurs renseignements supplémentaires (date de naissance par exemple) afin d'être sûr de l'identité de la personne qui tente de se connecter.Même raisonnement pour les refus d'ajouts d'amis. Si un compte nouvellement crée est refusé à de multiples reprises par des utilisateurs n'ayant aucun lien entre eux, il y a de fortes chances qu'il s'agisse d'un faux compte ou d'un harceleur. Les algorithmes du réseau social peuvent donc ainsi repérer plus facilement les personnes nuisibles.Quant aux comptes fantômes, ils permettent d'améliorer de façon substantielle l'outil «suggestion d'amis», et d'attirer plus d'internautes vers le réseau social. Imaginons un internaute qui n'est pas inscrit sur Facebook. Son adresse mail a pu être «aspirée» par le réseau social grâce à ses amis ou collègues de bureau qui ont utilisé l'outil de recherche d'amis. Cet internaute va alors recevoir un mail lui proposant de rejoindre Facebook ... accompagné des photos de plusieurs de ses amis présumés. Redoutablement efficace pour obtenir une nouvelle inscription.• Facebook a-t-il réagi officiellement ? Facebook a communiqué deux déclarations officielles au Guardian. Dans ces dernières, le réseau social explique que la plupart des données communiquées à Max Schrems «ne sont pas des données personnelles», et qu'il n'y a donc pas lieu à polémiquer. Facebook estime ainsi que les adresses IP de connexion ne font pas parti des données personnelles, ce que contestent les différentes Cnil européennes. • L'affaire va-t-elle être portée en justice ? Max Schrems a saisi l'équivalent irlandais de la Cnil en déposant un total de vingt-deux plaintes listant les manquements de Facebook à la législation européenne de protection des données personnelles. «Il n'existe aucune garantie que les forces de l'ordre américaines ou les autorités européennes ne puissent pas accéder à ces informations sensibles sur les citoyens européens», explique-t-il dans une de ses plaintes, considérant que «Facebook Irlande ne garantit pas une sécurité suffisante de ces données».L'étudiant autrichien a également ouvert un site, Europe vs Facebook, où il incite les internautes à réclamer eux-aussi leur dossier personnel au réseau social. Il y liste égalementl'ensemble de ses revendications. Le jeune homme réclame que Facebook soit plus transparent «quant à l'utilisation qu'il fait des données personnelles», que l'usager doive «sans aucune équivoque, consentir à n'importe quelle utilisation de ses données, après avoir été correctement informé sur la forme spécifique d'utilisation de celles-ci», que Facebook stoppe les profils fantômes, et permette facilement aux internautes «de se débarrasser définitivement des données personnelles que nous publions sur Facebook.»Une telle action n'est pas vaine. En Allemagne, la Cnil locale a remporté une victoire contre les profils fantômes. Désormais, les utilisateurs du réseau social choisiront eux-mêmes à qui ils veulent envoyer une invitation à rejoindre Facebook. L'importation d'un carnet d'adresse mail ou la synchronisation d'un téléphone sera précédée d'un message d'avertissement. Les non-utilisateurs du réseau social recevant une invitation devront également savoir pourquoi ils ont été contactés. Ils auront également la possibilité de bloquer tous les mails provenant de Facebook. Mais comme le note le Spiegel, «Facebook n'a pas voulu préciser si ces nouvelles règles ne s'appliqueront qu'à l'Allemagne ou à d'autres pays.»Par Chloé Woitier |
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