La justice brésilienne a ordonné mercredi 28 septembre l'arrêt des travaux du gigantesque barrage hydroélectrique de Belo Monte en plein cœur de la forêt amazonienne. Un projet auquel s'opposaient depuis plusieurs mois les Indiens de la région et les mouvements écologistes.
Le barrage Belo Monte ne sortira pas de terre : la justice fédérale a décidé d'interdire au consortium Norte Energia d'altérer le lit du fleuve Xingu de l'Etat du Para, dans le nord du Brésil, par "l'implantation d'un port, des explosions, la construction de digues, le creusement de canaux ou tous autres travaux qui modifient son cours naturel" et "portent atteinte à la faune ichtyologique".
C'est donc une excellente nouvelle pour tous ceux qui luttaient depuis des mois contre ce projet, parmi lesquels de nombreux Indiens autochtones et des défenseurs de l’environnement. Le chef indigène brésilien Raoni s’était même déplacé en France pour obtenir des soutiens contre le projet de ce barrage géant présenté par les autorités comme vital au développement énergétique du prospère Brésil.
La population locale confortée dans son droit
Le barrage de Belo Monte, avec une puissance de 11.200 mégawatts équivalents à près de 11% de la puissance installée du Brésil devait être le troisième barrage le plus important au monde après ceux des Trois-Gorges, en Chine, et d’Itaipu, à la frontière entre le Brésil et la Paraguay.
"Il n'est pas raisonnable de permettre que les innombrables familles, dont la survie dépend
exclusivement de la pêche de poissons ornementaux sur le fleuve Xingu, se voient affectées directement par les travaux du barrage hydroélectrique", a estimé le juge, cité par l’AFP.
Dans le même sens, l'Association des éleveurs et exportateurs de poissons ornementaux d'Altamira avait averti qu’une telle construction pouvait mener à la disparition des principales espèces de poissons de la région.
En dépit de ces éléments, l’Institut brésilien de l’environnement avait donné son accord sur la construction en janvier dernier et l’avait confirmé en juin suscitant la colère des opposants.