ENVIRONNEMENT - L'un des plus importants massifs forestiers de France est en train de se fragiliser. L'ONF va devoir planter de nouvelles essences pour lui permettre de résister aux changements climatiques…
La forêt de Compiègne (Oise) va-t-elle changer d'aspect? L'Office national des forêts (ONF) présentait ce jeudi les grandes lignes du nouveau plan de gestion de ce massif forestier, l'un des plus importants en France, qui porte sur la période 2012-2031.
En raison de précipitations insuffisantes ces dernières années, phénomène causé «par le réchauffement climatique», assure Pierre-Jean Morel, directeur régional ONF Compiègne/Picardie, «des hêtres et des chênes pédonculés, les deux essences majoritairement présentes, ont tendance à dépérir.» Les tempêtes des années 1990 ont également fait tomber les arbres les plus hauts. Résultat: «La forêt se fragilise». «Si on se penche sur les prévisions d'évolution du climat dans les années à venir, la tendance à la sécheresse devrait se poursuivre. Il nous faut donc anticiper: nous allons progressivement planter des chênes sessile, espèce plus résistante à ces changements climatiques.» D'ici à «un siècle et demi, deux siècles, il devrait représenter 40% de la forêt, contre 7% actuellement.»
La prise en compte de la biodiversité devrait par ailleurs s'accroître ces prochaines années. «Nous allons laisser des parties vieillir pour permettre à plusieurs espèces d'oiseaux de nicher dans les arbres.»
Par sa taille (15.000 hectares) et son histoire, Compiègne est une ancienne forêt royale, ce massif forestier est l'un des plus importants et des plus connus en France. «Il est visité par un million de personnes par an», assure Pierre-Jean Morel. Il joue aussi un rôle économique majeur, puisqu'environ 100.000 m3 de bois sont vendus par an. Un rythme qu'il faudra maintenir ces prochaines années pour assurer une gestion durable du massif.