Provence, Marseille, les poubelles des rues au premier plan

Provence, Marseille, les poubelles des rues au premier plan – Marseille : le conflit des poubelles relancé devant le tribunal – laprovence.com – Laetitia SARIROGLOU – ISS Environnement a contesté hier la légalité de l’attribution des marchés. Après des mois de revirements, de tractations et de rebondissements, la guerre des poubelles, que l’on croyait finie, est relancée. Et une première victime a mis un genou à terre : ISS Environnement. Le groupe danois, qui a en charge depuis 1999, les 16e et 2e arr., devrait être « banni » de Marseille dès le 1er août comme vient de le décider la commission d’appel d’offres de MPM. S’estimant « lésée », ISS a utilisé hier l’arme judiciaire en contestant la légalité de l’attribution de ces marchés publics devant le juge des référés du tribunal administratif.
Nouveaux critères – Pour comprendre le désarroi du groupe danois, remontons à novembre. Lorsque MPM décide de lui confier la collecte sur le 1er arrondissement. C’est le temps de l’embellie : ISS est alors chargée de trois arrondissements. La société n’avait pas prévu la colère de Bronzo. Dépossédée de son « lot », cette entreprise entame un bras de fer avec le président de la communauté urbaine. Après quelques jours de conflit, alors qu’on prévoyait d’envoyer l’armée et un bataillon d’avocats devant les tribunaux, Eugène Caselli invalide la décision prise par la commission des marchés. Bronzo récupère son secteur. ISS accuse le coup. Trois mois plus tard, alors que le passage au « tout public » avait été envisagé après la grève, nouveau recul. Mais, 20% du 2e arr., alors dévolu à ISS, bascule au public. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une zone qui entre dans le cadre de la semi-piétonnisation et rénovation du centre-ville, au même titre que le 1er arr., géré par le public. Il est ainsi décidé une unité de commandement dans ce secteur où la propreté est un enjeu colossal. La riposte est cinglante : craignant une diminution de son volume de travail,et donc des effectifs, les salariés d’ISS se mettent en grève. Le conflit, assez dur, prend fin onze jours plus tard avec la promesse de MPM de conserver les emplois. Or, entre-temps, un nouveau cahier des charges, plus strict, se met en place. Avec des critères plus sévères à respecter. Exemple : ne plus voir un résidu dans un périmètre visuel de 40 mètres, sous peine de lourdes pénalités ! Un système nouveau qui concrétise l’obligation de résultat à laquelle sont censées être soumises toutes les entreprises de nettoyage. « La communauté urbaine a demandé plus d’exigence en matière de résultat. ISS a fait une offre plus chère, donc elle a perdu », analyse MPM en se disant « surprise de ce recours ». Le 2e arr a été attribué à Derichebourg-Polyurbaine et le 16e a été récupéré par Véolia. De quoi faire hurler la société danoise qui s’estiment être « le dindon de la farce ». « On nous demande de nettoyer la poussière, dénonce-t-elle en assurant avoir été pénalisée parce qu’elle avait présenté « la seule offre cohérente ! » « On ne comprend pas comment ISS peut se dire lésée alors qu’elle a pu déposer son offre », note de son côté Véolia. Même son de cloche chez les nouveaux venus, de la « Polyurbaine », qui taclent la mauvaise foi d’ISS : « Ce n’est pas parce qu’une entreprise a un marché depuis 1999 qu’elle peut prétendre décrocher les suivants ». « Comment peut-on reprocher à MPM d’avoir changé ses paramètres pour mieux cibler ses objectifs ? », interroge une autre société, SMN, en charge du 15e arr. La décision, qui sera rendue jeudi soir, pourrait clore définitivement cette guerre des poubelles… ou la relancer.