France, budget, depenses publiques, coup de frein cinglant, restriction

France, budget, depenses publiques, coup de frein cinglant, restriction – Les ministères soumis à un sérieux tour de vis – Reuters – Sophie Louet, édité par Yves Clarisse – Les règles régissant le fonctionnement des ministères seront durcies dans les prochains jours au nom de « l’exemplarité » et de « la transparence », confirme François Fillon. Des frais de cigares de Christian Blanc aux soupçons de conflit d’intérêts visant Eric Woerth, en passant par les logements de fonction de Christian Estrosi, le gouvernement est ébranlé par une série d’affaires qui ont conduit Nicolas Sarkozy à demander « une République irréprochable ». « Un certain nombre d’erreurs, de défaillances, de manquements qui ont été révélés, souvent d’ailleurs par la presse dont c’est le rôle, montrent que nous devons progresser en termes d’exemplarité et de transparence », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse. Il a précisé qu’il travaillait avec le chef de l’Etat à de nouvelles mesures qui seront dévoilées « dans les prochains jours ». Ces règles révisées concerneront « les conditions d’accès aux logements de fonction, les conditions dans lesquelles se passent les déplacements des membres du gouvernement, en France comme à l’étranger », ainsi que le nombre de collaborateurs par cabinet ministériel. François Fillon a notamment reconnu que la limite de vingt collaborateurs par ministre qu’il avait édictée à son arrivée à Matignon, en 2007, avait « été bousculé(e) au fil du temps ». « On va revenir à des règles plus strictes », a-t-il dit. Le chef de l’Etat et le Premier ministre, qui compte une quarantaine de collaborateurs, ne seraient pas concernés.
TOUS LES RESPONSABLES POLITIQUES CONCERNÉS – François Fillon plaide de longue date pour l’inscription dans une loi organique d’un nombre défini de ministères – autour d’une quinzaine -, de leur intitulé et de leurs compétences. La pratique a démenti ses vues. Le gouvernement compte actuellement 18 ministres et 20 secrétaires d’Etat. Le Premier ministre a déclaré vendredi qu’une équipe resserrée de 15 ministres restait son « objectif idéal ». Un remaniement gouvernemental, dont on ignore s’il concernera aussi François Fillon, est prévu à l’automne. Le chef du gouvernement a déclaré que les nouvelles règles à venir s’étendraient « à l’ensemble des responsables politiques, en particulier à tous les parlementaires et à tous ceux qui gèrent les grandes collectivités locales ». S’agissant de la rémunération des ministres, qui a donné lieu aussi à controverse récemment, François Fillon a accusé la dirigeante socialiste Martine Aubry de « mensonge » sur le sujet. « J’entendais récemment Mme Aubry expliquer que lorsqu’elle était ministre, les ministres étaient moins bien payés qu’aujourd’hui, c’est évidemment un mensonge, elle le sait très bien, puisque chaque membre du gouvernement recevait une enveloppe de fonds secrets », a-t-il dit. La pratique des « fonds spéciaux » – une enveloppe d’argent liquide non déclarée dispensée par la Banque de France aux Premier ministre et ministres – a été supprimée en 2001 par Lionel Jospin. Le traitement des ministres avait été augmenté par la suite en compensation sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. « Les hommes politiques, et les ministres au premier rang, ont un devoir d’exemplarité et de transparence. (…) C’est le sens de l’Histoire, c’est ce qu’attendent nos concitoyens », a souligné François Fillon.