Colombine Administrateur
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| Sujet: L'expédition Tara Pacific dévoile de premiers résultats inquiétants sur les récifs coralliens du Pacifique Sam 11 Nov - 17:29 | |
| L'expédition Tara Pacific dévoile de premiers résultats inquiétants sur les récifs coralliens du PacifiqueAprès 50.000 kilomètres parcourus et la moitié de la mission effectuée, l’expédition Tara Pacific vient de livrer ses premières observations officielles : un blanchissement massif a été observé sur de nombreux récifs coralliens du Pacifique, confirmant l'impact du réchauffement climatique sur ces écosystèmes pourtant précieux. La mission n'en est qu'à mi-parcours mais les résultats sont déjà particulièrement parlants pour l'expédition Tara. Partie le 28 mai 2016 de Lorient (Morbihan), la goélette française qui vogue à travers le globe en faveur de la défense de l’environnement et la recherche scientifique, s’est en effet lancé dans une nouvelle mission. Nommée Tara Pacific, elle prévoit de parcourir en moins de trois ans près de 100.000 kilomètres à travers 30 pays et 40 archipels, étendus dans sept mers et océans. ACTUALITÉ DES MARQUES Nouveau Tiguan Allspace. Voir + En montagne comme à la mer, vous vous sentirez chez vous à bord du Nouveau Tiguan Allspace. Vivez l’aventure ! Le but de ce périple, initié par la Fondation Tara Expéditions et censé se terminer en septembre 2018, est étudier l’impact du réchauffement climatique, ainsi que le phénomène d’urbanisation, sur l’avenir des récifs coralliens. Après avoir parcouru quelque 50.000 kilomètres, les membres de l'expédition ont dévoilé les premières constatations et elles sont alarmantes. Un blanchissement de 30 à 90% des coraux Un blanchissement massif des coraux a été constaté à travers l’océan Pacifique. Si les spécialistes indiquent que le réchauffement climatique a épargné quelques zones comme les îles de Wallis et Futuna, le récif corallien dans son ensemble semble concerné par le problème, à hauteur de 30 à 90% sur les sites observés. Ainsi, au niveau des îles Pitcairn, c'est près de 70% de la couverture corallienne qui était affectée par le blanchissement au passage de la goélette. Plus préoccupant, aux îles Samoa et en Micronésie, aux îles Tuvalu et Kiribati, un taux de 90% a été observé et certains récifs et même déjà morts à l'arrivée de Tara et des scientifiques. "Tout au long du trajet de Tara Pacific, on a observé des mortalités et des blanchissements très importants", a résumé Serges Planes, chercheur au CNRS à la tête de la direction scientifique de la mission. C’est en se dirigeant vers l’Île Ducie à l'ouest de l'Île de Pâques, que "les premiers récifs fortement impactés par le réchauffement climatique" ont été observés fin 2016. Le mois d’après, le constat s’est répété au niveau de Moorea, en Polynésie française. Au total, les scientifiques ont réalisé quelque 2.000 plongées et récolté près de 15.000 échantillons sur les 40.000 prévus pour l'ensemble du projet. Des échantillons qui ont permis de recueillir de nouvelles données sur ce phénomène qui menace l'avenir des récifs. Un phénomène lié à une hausse des températures Selon les scientifiques, c’est bien le réchauffement des températures dans les fonds marins qui est responsable de ce blanchissement de masse. Ce phénomène se produit lorsque le corail se met à expulser des organismes pourtant indispensables à sa survie. Chaque corail partage en effet une relation symbiotique avec une sorte d’algue appelée zooxanthelle. Tandis que le corail offre un abri ainsi qu’une exposition lumineuse certaine à son visiteur, celui lui fournit une source de nutriments essentielle. Seulement, en cas de stress, le corail peut se sentir agressé et expulser les algues avec qui il cohabite. Si d’autres algues viennent à recroiser la route du corail démuni, une nouvelle symbiose se met en place et le problème est résolu. Mais si cette situation perdure, le corail dépérit peu à peu et finit par mourir. Le problème est que le réchauffement des eaux semble favoriser considérablement le phénomène d'expulsion. D'après les scientifiques, dans les zones très peu peuplées et très peu polluées comme la Polynésie, seule la hausse de température a pu induire une telle dégradation des coraux. "Plus l'augmentation de la température dépasse les normales attendues, et plus les durées d'exposition à ces fortes températures de l'eau sont longues et plus le blanchissement est fort" a souligné Serge Planes, cité dans un communiqué de CNRS. Un écosystème particulièrement précieux Si le corail semble n’être qu’une aiguille dans une botte de foin puisque les récifs ne couvrent que 0,2 % de la superficie totale des océans, il constitue un écosystème particulièrement précieux qui concentre environ 30% de la biodiversité marine. Le corail joue également un rôle considérable pour l’Homme puisqu’il attire les poissons, les concentre dans certaines zones et protège les côtes de l’érosion. Face à ces bénéfices, la valeur économique des récifs coralliens a été estimée à plusieurs dizaines de milliards d’euros. Pourtant, la situation reste préoccupante et les mesures prises pour lutter contre le phénomène sont jugées insuffisantes. "Limiter le réchauffement à deux degrés comme acté dans l'Accord de Paris est bien loin d'être suffisant pour les écosystèmes marins", a assuré Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Expéditions. L'expédition française n'est d'ailleurs pas la première à tirer la sonnette d'alarme. En avril 2017, une étude publiée dans la revue Nature par des scientifiques australiens a révélé que le blanchissement avait gagné encore davantage de terrain au niveau de la Grande barrière de corail, suggérant qu'une partie du plus grand récif corallien au monde pourrait même être condamné. Outre étudier l'état des récifs coralliens, les scientifiques de Tara Pacific comptent grâce aux échantillons récoltés s'intéresser également à leur résistance face aux changements environnementaux et aux facteurs qui peuvent ou non la favoriser. Vidéo ici ---> http://www.maxisciences.com/grande-barriere-de-corail/des-gasteropodes-geants-pourraient-ils-sauver-la-grande-barriere-de-corail_art39892.html |
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