Séisme de magnitude 1,4 : des répliques inhabituelles

VALLORCINE
Séisme de magnitude 1,4 : des répliques inhabituelles

L’épicentre du séisme d’hier se trouve sur le territoire de Vallorcine, tout comme les autres séismes depuis 10 ans.  

La terre a légèrement tremblé hier matin à 6 h 23, entre le haut de la vallée de Chamonix et Sixt-Fer-à-Cheval. L’épicentre du séisme de magnitude 1,4, selon le service sismologique suisse, se trouvait à Vallorcine, sept kilomètres sous le niveau de la mer. Pas de dégâts matériels et pas tellement de ressenti non plus.

Si la gravité du séisme est à relativiser, sa fréquence en revanche interroge les experts. Michel Cara, professeur émérite de géophysique à l’université de Strasbourg et récemment installé à Chamonix, tente d’expliquer le phénomène : « Après le séisme de 2005 de magnitude 4,5 dans la même zone, précisément sous l’aiguille de Loriaz, qui a été fortement ressenti, il y a eu de très nombreuses répliques. C’est tout à fait normal mais de voir des séries sur 10 ans, c’est beaucoup et assez inusuel pour un séisme de cette magnitude. »

En réalité, il y a même eu six répliques ces derniers jours, les 26, 27 et 28 novembre. À la mairie de Vallorcine, une habitante témoigne, sans même savoir qu’avaient eu lieu ces séismes : « Je n’ai rien ressenti ce matin (NDLR : hier matin) mais par contre, il y a quelques jours, j’ai senti quelque chose, on a cru que c’était une explosion. »

Depuis 2005, les études sismologiques continuent autour de Vallorcine. « On ne comprend pas bien ce qu’il se passe dans la région », avoue Michel Cara. D’un côté, il n’y a pas tellement de mouvements de plaques car nous ne sommes pas à la frontière de plaques majeures. Mais d’un autre côté, les nombreux séismes pourraient correspondre à un déplacement des massifs du Valais et du Mont-Blanc vers le sud. « Beaucoup parlent de rotation de l’Italie qui vient se comprimer contre le Nord de l’Europe à l’Est. Ce sont des schémas qui existent mais il y a aussi d’autres causes, comme l’érosion des montagnes qui les allègent et il y a donc des mouvements verticaux de compensation », explique le géophysicien.

Les séismes dans la région semblent aussi souvent revenir à cette période de l’année, mais ce ne serait que pure coïncidence, selon Michel Cara. « Les phénomènes saisonniers ne s’expliquent que si le séisme est très superficiel, car des pluies torrentielles peuvent alors provoquer un séisme. Mais hier, l’épicentre était à sept kilomètres de profondeur. »

Quant à savoir si ces répliques annoncent un plus gros séisme, difficile d’y répondre, prévient le scientifique : « En général, un tremblement de terre n’est pas précédé de petits séismes, mais ça peut arriver, on a tous les cas de figure. »

Par Clémentine MARCHAIS | Publié le 02/12/2015 à 06:08
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