© NASA
Depuis l' « atterrissage » de l'ouragan Wilma en 2005, il s'est passé neuf années sans qu'aucun phénomène de ce type ait eu lieu sur les côtes américaines. Les météorologues appellent ça une « sécheresse » d'ouragans ... Il faut dire qu'ils puisent dans leur vocabulaire professionnel pour qualifier ce qu'ils observent et ils ont raison car ainsi ils savent à peu près de quoi ils parlent. Et ce phénomène de sécheresse particulièrement longue n'était pas arrivé depuis 177 ans ! Parallèlement la fréquence de phénomènes météorologiques violents comme les tornades a également diminué au cours des dix dernières années. Il n'en a pas fallu plus pour que des fonctionnaires de la NASA (Goddard Institute à New-York) fassent mouliner des ordinateurs pour expliquer cet étrange situation complètement inattendue puisque le réchauffement climatique global d'origine humaine prévoit au contraire une fréquence de plus en plus élevée de phénomènes météorologiques comme des ouragans de plus en plus violents. Les simulations numériques minutieusement réalisées ont exclu tous les ouragans de catégorie inférieure à 3 (échelle de Saffir-Simpson) c'est-à-dire que les ouragans Ike (2008), Irene (2011) et Sandy (2012) n'ont pas été pris en considération. Le modèle développé (encore une fois les prédictions n'engagent que les ordinateurs) pour prédire l'arrivée sur le sol d'ouragans a abouti à ceci :
© NOAA
Du bleu foncé au rouge : ouragans de catégorie de 1 à 5 sur l'échelle de Saffir-Simpson. En pointillé la courbe correspondant à un événement de probabilité nulle. L'échelle est logarithmique (drought = sécheresse qu'on peut traduire par absence). Ce graphique se lit ainsi : la probabilité pour qu'il n'y ait pas d'ouragans de catégorie 3 (en vert) pendant une période de 10 années consécutives serait de 500 ans et d'ouragans de catégorie 4 pendant une même période de 10 années serait de 40 ans.
Si on considère les dates mentionnées dans cet article, 177 ans avant le début de cette présente période de « sécheresse » d'ouragans il se trouve que l'on se retrouve en 1829 (2015 - 9 - 177). Retranchons encore 9 années et on arrive à l'année 1820 c'est-à-dire très exactement à la fin du deuxième cycle solaire très déficitaire du petit âge glaciaire qui sévit au début du XIXe siècle et appellé le minimum de Dalton. Or le dernier cycle d'activité solaire (24e) qui se termine en ce moment (ne figure pas dans l'illustration ci-dessous) est à peu près comparable en nombre de taches et en intensité aux deux cycles qui induisirent ce petit âge glaciaire.
© NOAA
Je cite la conclusion de l'article paru dans
Geophysical Resarch Letters : « A hurricane climate shift protecting the U.S. during active years, even while ravaging nearby Caribbean nations, would require creativity to formulate. We conclude instead that the admittedly unusual 9 year U.S. Cat3+ landfall drought is a matter of luck » et en français : il faudrait de la créativité pour expliquer que le changement climatique protège les côtes américaines des ouragans durant les saisons actives (comprenez pendant la saison des ouragans) alors qu'ils ravagent les nations des Caraïbes. Nous concluons plutôt que cette période inhabituelle de 9 années sans atterrissage d'ouragans de catégorie supérieure à 3 relève de la chance.
C'est écrit noir sur blanc, vérifiez par vous-même, l'article est en libre accès. Il est tout de même incroyable que les auteurs de cet article n'aient même pas eu l'idée d'établir une relation avec la faiblesse du cycle solaire 24 alors qu'ils sont fonctionnaires de la NASA et payés pour étudier l'activité solaire, le climat, la météorologie et accessoirement le taux de natalité des petits hommes verts. Il y a là matière à émettre de sérieux doutes quant à la valeur scientifique des nombreux travaux émanant des divers secteurs de la NASA car à l'évidence les auteurs manquent de sens critique et, comme ils l'avouent explicitement, de créativité ... Cependant cet article apporte une magnifique preuve du refroidissement climatique en cours, mais chutt ! il ne faut surtout pas en parler.
Source : DOI: 10.1002/2015GL063652 . Illustration (NOAA) ouragan Wilma touchant la péninsule du Yucatan (catégorie 5). Il passera quelques jours plus tard sur la Floride.