Cent-trente-cinq Roms qui occupaient un camp illégal à Saint-Etienne (Loire) ont été évacués vendredi par la police, a constaté un journaliste de Reuters sur place.
L'évacuation intervient 10 jours après l'annonce de Nicolas Sarkozy du démantèlement, dans les trois mois, de camps illégaux en France.
Elle s'est déroulée dans le calme entre 07h30 et 11h30. Cent-vingt-deux policiers, dont une compagnie de CRS, ont été mobilisés.
Le campement, situé sur un terrain vague appartenant à la ville de Saint-Etienne et composé de nombreux abris de fortune, était occupé depuis mai dernier par des Roms d'origine roumaine.
Les familles ont reçu une invitation à quitter le territoire français dans un délai d'un mois.
"Il est clair que ce que j'ai fait ce matin est totalement dans les consignes présidentielles données récemment", a déclaré le préfet de la Loire, Pierre Soubelet, lors d'une conférence de presse.
"Il n'y a pas d'avenir pour les Roms en situation irrégulière", a-t-il ajouté.
C'est la 11ème évacuation de camp illégal depuis le début de l'année à Saint-Etienne.
"La seule différence, c'est que pour la première fois nous leur avons notifié une invitation à quitter le territoire. Ils ont un délai d'un mois", a ajouté le préfet.
Après leur expulsion, les familles se sont réunies sur une place située devant l'hôtel de ville en attendant une solution d'hébergement avec l'aide du Réseau solidarité roms.
"Sur ma carte d'identité c'est marqué Roumanie, c'est pas marqué gitan", s'est énervé un jeune de 27 ans, passeport à la main. "Je ne suis pas d'accord avec votre loi. On va faire quoi, on va décéder en France ?", a-t-il demandé.
Sur les 135 expulsés, 18, dont 8 enfants, ont accepté un retour volontaire en Roumanie, d'après la préfecture de la Loire.
A l'issue d'une réunion à l'Elysée fin juillet, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait annoncé le démantèlement d'ici trois mois de la moitié des quelque 600 "camps ou squats" illégaux recensés en France.
Ces expulsions doivent toutefois intervenir en application de décisions de justice et sont préparées de longue date.
Médecins du Monde rappelait les 28 juillet que les expulsions de Roms, qu'elle juge "inefficaces et néfastes", étaient en fait incessantes.
"A Marseille, 11 des 19 squats recensés en janvier ont été expulsés. A Lyon, 43 expulsions ont été comptées l'an dernier", écrivait l'association dans un communiqué.
Arnaud Grange, avec Gérard Bon à Paris, édité par Jean-Baptiste Vey