De nouvelles pluies torrentielles sont attendues dans les deux prochains jours au Pakistan, où douze millions de personnes ont déjà été touchées par les pires inondations que connait le pays depuis 80 ans.
Des villages entiers ont été submergés et la population en colère dénonce l'incapacité des autorités, en premier lieu du président Asif Ali Zardari, à venir en aide aux sinistrés.
Le chef de l'Etat pakistanais a maintenu un voyage en Europe, dont une visite en France, alors que son pays était confronté à ce désastre naturel.
Les inondations ont fait jusqu'ici 1.600 morts et 12 millions de personnes ont été affectées dans deux provinces, rapportent les secours. Les chiffres pour la province méridionale du Sindh ne sont pas encore disponibles.
"Les pluies de la mousson continuent de tomber et au moins 11 districts sont menacés par les inondations dans la province du Sindh où plus de 500.000 personnes ont été relogées dans des endroits plus sûrs tandis que les évacuations se poursuivent suivant les alertes des services de la météo", a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu.
Le niveau des eaux continue à monter dans le nord de la province et pourrait atteindre la ville de Sukkur samedi, a précisé un météorologiste, Hazrat Mir. "Les pluies incessantes ont aggravé la situation dans les régions déjà inondées", a ajouté le directeur général de l'Autorité provinciale de gestion des catastrophes, Saleh Farooqui.
L'armée a pris en charge la direction des opérations de secours car les organisations civiles d'aide ne disposent pas des ressources suffisantes pour faire face à la situation.
Des hélicoptères sont intervenus pour sauver des habitants réfugiés sur le toit de leur maison mais l'ampleur de la tâche est telle que de nombreux Pakistanais ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Beaucoup de personnes se retrouvent sans abri et risquent de devoir être déplacées à nouveau.
Waseem Sattar, Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser