Colombine Administrateur
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| Sujet: Canada: En 2014, 3 786 déclarations de fuites de matières dangereuses Jeu 4 Juin - 11:44 | |
| 01/06/2015...Canada: En 2014, 3 786 déclarations de fuites de matières dangereuses, solides, liquides ou gazeuses ont été enregistré en Colombie-Britannique, pourtant un grand silence règne dans ce dernier rapport révélé au public. 10:14 Il y a eu 3 786 déclarations de fuites de matières dangereuses, solides, liquides ou gazeuses en Colombie-Britannique en 2014.
Ces déclarations vont de la simple fuite d' huile de friture aux graves fuites de résidus d'extractions minières .
C'est tout de même une moyenne de 10 déclarations avouées de fuites de produits dangereux dans l'état de Colombie Britannique par jour.
Ces données révélées au publique dernièrement, suscitent de nombreuses questions:
En effet le rapport nous apprend qu'elles varient en taille et en impact sur l'environnement, allant de la catastrophe de la mine Mount Polley à un petit déversement d'huile de friteuse. Néanmoins cette nouvelle base de données ne répertorie ni les responsables de ces catastrophes, ni l'endroit précis des déclarations de fuites, ni comment elles ont été nettoyé, et ce pour des raisons de confidentialités, déclarent les autorités.
Pourtant pour Spencer Chandra Herbet, le nombre de déversements accidentels de matières dangereuses déclarées en Colombie Britanniques en 2014 est devenu très "inquiétant."
Plus grave:
"Il semble qu'en 2014 dans la moitié des cas, le gouvernement n'a jamais su ni les quantités réelles ni le type de pollution déversée dans la nature par les déclarants, mais pire, dans un quart des cas, il n'a même jamais su les lieux où les déversements accidentels s'effectuaient"
Même si parfois ce manque d'informations est compréhensible, par exemple chaque fois qu'une personne anonyme est témoin d'un déversement et qu'elle le signale à la province dans un rapport d'incident dit "Dangerous Goods" (DGIRs), ces témoignages sont souvent brouillons. Les informations peuvent alors être "inexactes ou évoluer avec le temps», et ne sont pas toujours établies. Néanmoins malgré ces lacunes, ces déclarations ont du moins le mérite de donner une idée approximative de l'endroit où une fuite s'est produite, accompagné souvent d'un témoignage sur sa cause probable et une description générale de la façon dont la fuite a impacté l'environnement.
Mais certains incidents soulèvent de véritables questions:
Par exemple, un déversement déclaré le 25 Juillet 2014 dans le Lower Mainland decrit seulement que 485 kilogrammes de déchets de laboratoire ont fuit, sans en connaitre ni la raison, ni le lieu, ni la teneur de la pollution. Sur 21 dossiers, la cause des déversements sont répertoriés comme actes de " vandalismes ou terrorismes." on retrouve sous cette définition un déversement de méthanol de 1600 litres sans autre détail, ou encore deux accidents impliquant des ruptures de pipelines, sans aucune donnée des quantités déversées. Dix-huit dossiers ne signalent que la présence d'odeurs ou de gaz acides ou de sulfure d'hydrogène.
Les régions les plus impactées sont le Lower Mainland et l'île de Vancouver, qui représentent à eux deux plus de la moitié du total des déversements déclarés dans l'état, avec respectivement environ 30 % et 23 % de tous les incidents déclarés en Colombie Britannique. La région Peace termine troisième avec 552 déversements, soit environ 14 % du total, peut-être un reflet du devellopement économique démesuré de la région.
Dans presque la moitié des incidents, l'eau est affectée: ils ont touché l'océan dans 978 cas, des lacs et rivières dans 788 cas et les eaux souterraines dans 6. La majorité des déversements (1072) ont impacté les terres, tandis que pour 438 cas les risques étaient totalement inconnus ou non cotés.
Voici un exemple des incohérences de déclarations que l'on peut trouvé dans ce rapport:
Parmi les fuites les plus importantes on peut retenir celles d' Avril 2014, 100.000 litres de pétrole brut se sont déversé quelque part dans le nord de la Colombie-Britannique, point. Ou encore plusieurs mois plus tard, 400 000 litres de résidus du processus de fracturation se sont déversé dans la nature dans la région de Peace, point.
Mais plus grave encore
• Le plus important de l'an dernier est le cas de la mine Mount Polley, qui a déversé 14,5 milliards de litres d'eau de résidus d'extraction dans les lacs et cours d'eau avoisinants.
• le 4 mars 2014 un déversement de 30000 kg de kérosène à Sidney.
• le 18 décembre 2014 un déversement de lisier de porc à Salmon Arm.
• le 24 février 2014 un déraillement près de Prince George déverse 700 000 kg de charbon dans une rivière.
• On y apprend la présence de barils de combustible abandonnés illégalement quelque part dans le Peace. Le rapport mentionne "BEAUCOUP."
Pour Chandra Herbert, tout cela soulève tout de même des questions quant à savoir si le gouvernement a vraiment la capacité à réagir à ces accidents. Les provinces semblent dépassées et incapables de réagir seules. Un email de Mars 2014 entre deux Ministère de l'Environnement souligne certains de ces problèmes.
"Nous pourrions citer ainsi des centaines de fuites où de mauvaise réactions des autorités se sont produites et où des améliorations sont nécessaires», a écrit le directeur du ministère Graham Knox. «Compiler un tel rapport implique d' importantes ressources en personnel, dont nous ne disposons pas pour le moment."
Les systèmes de signalement des déversements, la formation des intervenants, la collecte de données, la restauration de l'habitat et l'indemnisation publique sont aujourd'hui trop ventilés"
Quant à la contribution des entreprises pétrolières aux nettoyages des déversements cela reste très trouble. La plupart des fuites de 2014 restes inconnues ou ne figurent pas dans les 1205 cas répertoriés dans le rapport.
Sur les 552 déversements répertoriés dans le Peace, seulement 115 impliquent leur contribution, ce qui signifie qu'il y a de grands trous dans les données régionales. Dans ce nombre, seulement 90 ont été répertoriés comme des déversements de pétrole. Pourtant nous savons que la majorité des incidents non déclarés dans la région de Peace semblent être liés au pétrole et au gaz.
Larry Neufeld, un consultant en environnement basé à Dawson Creek, confirme que des centaines de déversements dans le secteur pétrolier sont non déclarés. Il témoigne également que la réglementation en cours dans l'état permet de sous estimé leurs impacts et d'éviter de les classés comme à risque.
Il y a un certain nombre de raisons pour lesquelles les déversements se produisent. Les défaillances de matériel ont été responsables de 30 % de tous les déversements en 2014, mais la cause de déversements inconnus ou non disponibles se retrouve dans 37 % des cas . Seulement 9 % de tous ces incidents ont été identifié comme causés par erreur humaine, tandis que 7 % sont dits intentionnels ou non autorisées.
Bref, globalement, les déversements de produits dangereux sont de plus en plus fréquents en Colombie-Britannique Le nombre total de déversements en 2010 était de 2615, selon un rapport de Emergency Management BC. En 2013, ce nombre était passé à 2.965. En 2014 la hausse semble donc se poursuivre.
"La plupart de nos communautés sont confrontés à d'importants trafics de pétrole ou d'autres produits qui pourraient être dangereux à la fois pour l'environnement et les populations locales, Nous voulons nous assurer qu'il existe une stratégie d'intervention d'urgence pour répondre à des accidents possibles."
Chandra Herbert rappelle que les gouvernements provinciaux devraient donc avoir un rôle beaucoup plus actif dans la lutte contre ces pollutions.
Mais le pire reste de constater qu'il semble aujourd'hui impossible de faire appliquer la loi en Colombie Britannique. Dans ne nombreux cas nous ne savons même pas la teneur des accidents ayant entraîné des pollutions, mais pire encore, dans certains cas, on ne sait même pas où ils se produisent.
© Nature Alerte
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