AEROPORT DE ROISSY - Une quarantaine de conducteurs de taxi parisiens ont bloqué leur base arrière à Roissy lundi matin, provoquant l'arrivée de forces de l'ordre venant pour dégager les véhicules qui en barraient les accès, a constaté un journaliste de l'AFP.Vue de l'enseigne électrique d'une voiture de taxi prise à l'aéroport de Roissy, le 8 décembre 2009
Ces chauffeurs de taxi, membres du Collectif des taxis parisiens (CTP), protestent contre un arrêté préfectoral, entré en vigueur ce jour, qui limite le nombre de leurs courses à deux par jour sur la plate-forme aéroportuaire.
Vers 07H00, une soixantaine de gendarmes mobiles sont intervenus pour permettre à des dépanneuses de dégager les véhicules barrant l'entrée et la sortie de la base arrière, lâchant quelques jets de gaz lacrymogène aux manifestants qui les provoquaient verbalement ou tentaient de s'interposer.
Située près du terminal 3 de Roissy-Charles-de-Gaulle, cette zone est dédiée aux conducteurs de taxi qui doivent y badger et y stationner avant d'être réorientés vers les terminaux en fonction des arrivées des vols.
Sur plusieurs véhicules, des banderoles étaient déployés et des affichettes collées sur les fenêtres portaient les mentions "Non aux deux passages par jour" et "Non aux clandos, motos et autres".
"Effectuer seulement deux courses par jour, cela représente un manque à gagner pour la majorité des chauffeurs. On accepte la concurrence mais ce que nous n'acceptons pas, c'est la concurrence déloyale. Nous, nous sommes surcontrôlés par les forces de police. Alors, nous ne comprenons pourquoi on ne fait rien contre les shuttles et les moto-taxis qui racolent aux abords des terminaux", a affirmé à l'AFP Gilles Bantchik.
La racolage aux abords des terminaux est interdit à Roissy. Les taxis et autres modes de transport doivent au préalable avoir reçu une réservation d'un client pour se rendre vers les terminaux.
Vers 08H15, les accès de la base arrière ont été dégagés et des conducteurs de taxi, non grévistes, qui attendaient dans leurs véhicules ont pu reprendre leur travail.
Samedi, le préfet de Roissy Patrick Espagnol avait expliqué à l'AFP avoir mis en oeuvre cet arrêté pour fluidifier le trafic des taxis à Roissy. Un arrêté qui s'inscrit, selon lui, dans le droit fil d'un protocole signé en 2008 par l'Etat et des organisations professionnelles de taxi.