PARIS - Jean-Marie Le Pen a demandé lundi sur RTL la dissolution de l'Assemblée nationale et l'instauration de la "proportionnelle intégrale" face à la "rupture de plus en plus large entre le pouvoir et le peuple".Le président du Front National Jean-Marie Le Pen donne une conférence de presse le 14 juillet 2010 à Guingamp
"Si le président Sarkozy veut changer les choses, il dissout l'Assemblée nationale après avoir modifié la loi électorale et permis une représentation de tous les courants politiques", a déclaré le président du Front national.
Pour lui, "ce qui est grave c'est la rupture de plus en plus large entre le pouvoir et le peuple". Il a pointé "l'abstention considérable" dans les élections, l'attribuant "à la volonté d'imposer des systèmes électoraux réducteurs". "La seule mesure efficace et démocratique c'est la proportionnelle intégrale", réclame-t-il, déplorant que "les Français ne participent plus à la vie publique".
Interrogé sur l'affaire Woerth/Bettencourt il a estimé que "ce qui est choquant c'est que ce qui apparaît c'est très peu de choses par rapport à la vérité". "Les mines effarouchées que font un certain nombre de ministres impliqués dans les scandales récents laissent penser que la vertu règne dans ces milieux, ce qui n'est pas le cas", a-t-il affirmé.
Il a enfin jugé que les micro-partis destinés au financement des partis étaient "des pompes à fric". Interrogé sur la Cotelec, association de financement du Front national qui a recueilli 415 000 euros en 2007, M. Le Pen a déclaré: "ce sont des emprunts, ce ne sont pas des dons". Ils sont "destinés à financer nos campagnes électorales puisque nous n'avons pas les mêmes relations avec les banques et les milieux d'affaires que les autres partis".
"Nous sommes bien obligés de survivre avec des moyens 100 fois inférieurs à ceux de nos concurrents", a-t-il conclu.