Les survivants du ferry racontent la colère et la panique
Bateau en feu
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«C'était la panique à bord mais la colère m'a donné la force de rester en vie», raconte une jeune Grecque, rescapée de l'incendie du ferry Norman Atlantic.
Mis à jour le 30.12.2014 1 Commentaire
1/45 L'épave du ferry incendié est remorqué vers le port italien de Brindisi. (30 décembre 2014)
Image: Keystone
Les survivants du ferry Norman Atlantic racontent la colère et la panique à bord.
«C'était la panique à bord car on était plus de 400 personnes à devoir sortir par une unique sortie de secours», raconte d'une voix émue la jeune femme grecque, hébergée dans un hôtel de Brindisi (sud-est), après avoir été secourue sur le ferry.
«Il y avait des membres de l'équipage, mais eux aussi étaient paniqués, il était impossible d'organiser tout ce monde», ajoute-elle, deux jours après la catastrophe qui a fait au moins dix tués, selon un bilan provisoire.
La jeune femme déplore surtout le manque d'organisation des secours à bord du navire dans les premiers moments et redoute un bilan bien plus élevé.
Hommage rendu
«Des gens ont sauté au début dans la plus grande chaloupe de sauvetage, ils l'ont mise à l'eau, mais on nous a dit ensuite qu'ils n'ont pas été retrouvés», affirme-t-elle.
La jeune femme a été transportée dans un hôpital militaire après 23 heures passées à bord du ferry en flammes, puis a été transportée à l'hôtel dans l'attente de rentrer en Grèce.
«J'ai compris que je devais rester positive. J'étais aussi en colère, cette colère m'a tenu en vie, m'a donné de la force, mais quand la nuit est revenue, j'ai perdu de mon courage», ajoute-t-elle.
La jeune Grecque a remercié les secouristes et les autorités, mais a tenu à rendre un hommage particulier «aux camionneurs présents à bord du navire qui ont tenté à plusieurs reprises, noirs de fumée, de relier le câble du remorqueur au ferry».
Évacué avec des dizaines de personnes
Lundi, une Suissesse avait indiqué à la télévision alémanique SRF être «restée sur le pont de 05h45 à 22 heures. Simplement sous la pluie. Et on a fini complètement épuisés tellement la tempête faisait rage».
«Je me suis trouvé mal, il restait à la fin 30 hommes à évacuer. On avait l'eau à 2 mètres, le feu sous le plancher», raconte de son côté un Français.
«Mais là où on a vu la mort en face, c'est quand on n'était plus que 30. Là on a dit:'ça y est, on y passe'», poursuit-il encore, les yeux encore humides d'émotion.
«Ce matin je me suis levé, (...) je me suis mis au bord du lit, j'ai 62 ans, et j'ai pleuré tout seul», raconte encore le Français, en revivant les moments de la tragédie.
Plusieurs militaires salués
Ce passager français tient lui aussi à donner un «coup de chapeau». Les pilotes des hélicoptères militaires italiens ont effectué un travail difficile dans des conditions de quasi tempête, souvent de nuit et bravant d'abord les flammes et ensuite une épaisse fumée noire.
Faute de bagages, perdus dans l'incendie du ferry, le Français porte des sandales offertes par la Croix-rouge locale.
«Je m'en vais avec l'ambassadrice acheter des chaussures», dit-il en quittant l'hôtel où une équipe de diplomates français se trouvaient pour apporter leur aide et attendre un autre Français rescapé, se trouvant à bord du navire militaire San Giorgio.
Le San Giorgio, qui a participé toute la matinée mardi à la recherche d'éventuels disparus, a recueilli plus de 180 rescapés. (ats/Newsnet)