Les tests effectués par BP après la mise en place d'un nouveau dôme de confinement sur le puits de pétrole endommagé du golfe du Mexique ont été prolongés de 24 heures.Un cordon d'endiguement destiné à absorber le pétrole dans un canal proche de Port Sulphur, en Louisiane. Les tests effectués par BP après la mise en place d'un nouveau dôme de confinement sur le puits de pétrole du Golfe du Mexique ont été prolongés de 24 heures, la pression augmentant plus lentement que prévu. (Reuters/Sean Gardner)
"Bien que nous continuions à constater que l'arrêt temporaire de la fuite est un succès, le gouvernement américain et BP se sont mis d'accord pour poursuivre pendant 24 heures supplémentaires les tests sur l'intégrité du puits", a déclaré l'amiral en retraite des garde-côtes Thad Allen, responsable des opérations de nettoyage.
Le dôme de confinement qui a permis de colmater la fuite jeudi semble toujours contenir la marée noire causée par l'explosion le 20 avril de la plate-forme Deepwater Horizon qui forait le puits pour le compte de la compagnie britannique.
La pression augmente toutefois plus lentement que prévu et un responsable de BP a déclaré que des tests se poursuivraient au delà du week-end pour vérifier si le puits lui-même n'a pas été endommagé par l'explosion, ce qui pourrait donner lieu à des fuites souterraines. Les relevés de pressions sont effectués jusqu'à 4 km sous le fond de l'océan.
"Nous sommes plus rassurés quant à l'intégrité du puits", a déclaré Kent Wells, vice-président de BP pour la prospection et la production.
Les tests, qui devaient initialement s'achever samedi, dureront donc jusqu'à dimanche après-midi. Ce sera à l'amiral Allen de décider du passage à l'étape suivante, a précisé Wells.
Même si ces tests sont concluants, la fuite ne sera définitivement colmatée que lorsque les puits de secours en cours de forage seront opérationnels. Leur achèvement est prévu le mois prochain.
CAMERON MARDI À WASHINGTONDans l'immédiat, les ingénieurs de BP vont probablement rouvrir les vannes et les navires chargés de pomper le pétrole qui s'échappe du puits reprendront du service au rythme de 80.000 barils par jour.
Sur le front diplomatique, la marée noire complique les relations entre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, dont le Premier ministre David Cameron sera reçu mardi par Barack Obama.
De nombreux Britanniques jugent les autorités américaines très dures à l'égard de BP, qui a créé un fonds d'indemnisation de 20 milliards de dollars, le mois dernier, sous la pression de Washington.
"Il est important qu'à la fin de ce processus, on ait une compagnie stable et forte qui soit en mesure de survivre, pas seulement pour verser les indemnités que réclament les Américains, mais aussi pour qu'elle continue à prospérer comme une grande compagnie britannique", a déclaré vendredi le chef du gouvernement lors d'un déplacement dans le centre de l'Angleterre.
William Hague, chef de la diplomatie britannique, a adressé samedi à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton une lettre dans laquelle il assure qu'"aucun élément ne corrobore les allégations évoquant une implication de BP dans la remise en liberté, l'an dernier en Ecosse, d'Abdel Basset al Megrahi, un agent des services de renseignement libyens condamné pour l'attentat de Lockerbie contre un avion de la Pan Am, qui a fait 270 morts le 21 décembre 1988.
Le gouvernement écossais a démenti vendredi avoir eu le moindre contact avec la compagnie et assure qu'il a été remis en liberté uniquement pour des raisons humanitaires.
Une audience sur le sujet aura lieu le 29 juillet devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.
Kristen Hays, Pierre Sérisier et Jean-Philippe Lefief pour le service français