Lettre de bonne année à un ami
Orléans, le 31 décembre 1885.
Mon cher ami,
À cette époque de l'année où l'usage exige que des personnes, souvent bien indifférentes l'une à l'autre, s'accablent de compliments et de vœux de toutes sortes, il serait bien singulier que la véritable amitié fût muette. Pour moi, j'avais hâte d'en finir avec toutes ces lettres où le cœur ne croit rien de ce que dit la plume, pour avoir le plaisir de t'écrire ces quelques mots, en souvenir de notre vieille affection. Tu me dispenseras facilement, je pense, de t'adresser d'inutiles compliments ; et, si pourtant il faut, à toute force, t'exprimer un vœu dans une lettre de bonne année, je forme celui de te serrer bientôt cordialement la main.
Ton ami...
Alphonse Clavier.