la chambre de l’enfant, que le couple disait hantée…
Ce n’était pas eux, mais une ombre… Un fantôme, un esprit, une présence qui hantait leur demeure cavaillonnaise et s’en prenait au dernier né de la famille. Un bébé de 11 mois qui, le 23 décembre 2010, est arrivé à l’hôpital dans un état préoccupant : deux fractures, un œdème, la lèvre tuméfiée…
Hier, la mère et le beau-père de l’enfant étaient toutefois jugés par le tribunal correctionnel d’Avignon pour ces faits de violence. Et le ministère public n’a pas cru à la version du fantôme coupable : il a requis les peines de 5 ans et 2 ans de prison (dont une année avec sursis) à l’encontre de l’homme et de la femme. Qui seront fixés sur leur sort le 4 juin prochain : la décision a été mise en délibéré.
Bouffées délirantes et accès de paranoïa
Hier, à l’audience, les prévenus ont donc réitéré leurs accusations envers ce fantôme… L’homme précisant même que, trois semaines plus tôt, il était allé voir un pasteur dans le but de désenvoûter leur maison hantée. Deux experts psychiatres se sont penchés sur le cas de ce quadragénaire souffrant d’alcoolisme. Si l’un a parlé de bouffées délirantes et d’accès de paranoïa, allant dans le sens de l’avocat de la défense Me Favre, l’autre a été clair : il ne souffre pas de problèmes mentaux susceptibles de lui ôter la responsabilité de ses actes…
Des actes de violence qu’il avait avoués, en toute fin de garde à vue, devant les enquêteurs. Avant de se rétracter devant un magistrat, un peu plus tard : « S’il avait convenu avoir frappé l’enfant, c’était pour permettre à sa compagne d’être libérée », précise Me Emmanuel Favre.
Me Bourgeon, l’avocate représentant le conseil général, administrateur ad hoc de l’enfant, a rappelé que l’enfant, de 4 ans maintenant, était aujourd’hui placé en famille d’accueil et que « son état de santé et sa situation ont évolué très positivement ». Les intérêts civils seront débattus à une prochaine audience