Concertation sur l'école : 400 personnes mobilisées

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Grand rassemblement, hier, à Paris pour « refonder l'Éducation nationale ». Vincent Peillon promet un nouveau contrat entre l'école et la Nation. Tous les sujets, même ceux qui fâchent, sont mis sur la table.

Le grand amphithéâtre de la Sorbonne est le lieu par excellence des refondations scolaires et universitaires. Sous l'oeil impavide des statues de Descartes et de Lavoisier, face à une salle comble, le ministre de l'Éducation, Vincent Peillon, a défendu sa méthode.

Une vaste concertation, avec comité de pilotage (1), groupes et sous groupes. Il veut y impliquer toute la société. Les régions ne sont pas oubliées.

Vaincre le scepticisme. Son discours, avant tout politique, truffé de références aux grands esprits de la République - Michelet, Hugo, Jules Ferry... - s'est surtout employé à vaincre un certain scepticisme ambiant.

Encore un débat sur l'école ? Ne sait-on pas ce qui ne marche pas ? Les placards du ministère craquent sous les rapports et les expertises. Mais mon projet assure-t-il est « une entreprise inédite. Le pessimisme français qui fait tant de ravage, peut-être vaincu ».

Tout le monde sur le pont. Administration, enseignants, régions, collectivités locales, associations, chercheurs, étudiants, écoles privées sous contrat, grandes confédérations...

Hier, 400 personnes étaient au rendez-vous de la Sorbonne. Elles travailleront une partie de l'été, jusqu'au 20 juillet. Reprise des travaux le 20 août. Rapport final en octobre. Projet de loi en novembre. Le rythme de cette concertation s'annonce soutenu. Peillon cherche dit-il à mobiliser ainsi les « forces du redressement et du progrès ».

Sa stratégie. Elle paraît évidente. Toutes les volontés de réforme de l'Éducation nationale ont jusqu'alors échoué sur les vieux préjugés, les séculaires batailles scolaires entre républicains et pédagogues, entre tenant de telles ou telles méthodes d'enseignement.

En ouvrant la réflexion à l'ensemble du corps social, il espère éviter l'écueil des corporatismes et des querelles de positions acquises.

Menu copieux. Les sujets de débat déclinés par groupes (4) et sous-groupes (21) n'évitent pas les questions les plus épineuses. Le gouvernement souhaite redéfinir les missions des enseignants (on évite toutefois de parler de statut), les rythmes scolaires, la formation des maîtres, le socle commun des connaissances, l'éducation prioritaire, l'enseignement professionnel... En redressant l'école il vise aussi dit-il à redresser la France. « Car quand l'école est découragée, la France l'est aussi ».

L'appui d'Ayrault. Le Premier ministre a conclu cette journée « refondatrice ». Il souhaite dit-il une école « efficace et juste ». Coup de patte au précédent gouvernement qui l'a, selon lui, mal aimée et maltraitée. Il a par ailleurs rappelé les ambitions de Lionel Jospin en 1989 - 80 % de bacheliers - ou plus récemment celles de François Fillon - 50 % de diplômés de l'enseignement supérieur - qui n'ont jamais été atteintes.

Il souhaite vaincre cette fois le « plafond de verre » de la scolarité qui laisse 10 à 20 % d'une classe d'âge privée de tout diplôme ou formation.

Débats en régions. Dès la rentrée prochaine, des forums sur l'école se tiendront en régions. Un site Internet est ouvert à toutes les contributions : refondonslecole. gouv. fr

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