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| | poésies choisies pour vous | |
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Auteur | Message |
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olia Membre
Messages : 1874 Age : 80
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Ven 2 Déc - 7:59 | |
| Le moyen de se connaître. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Il penseroso (1858).
L'idole qui règne sur nous Voudrait y régner sans partage : Aussi nos travers sont jaloux, Chacun d'eux hait sa propre image.
Désires-tu donc aujourd'hui Savoir ton défaut ? C'est celui Qui, parmi les défauts d'autrui, Te frappe et choque davantage.
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | Colombine Administrateur
Messages : 122410 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Ven 2 Déc - 11:02 | |
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| | | Vevette17 Énergéticienne quantique
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Ven 2 Déc - 23:33 | |
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| | | olia Membre
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Sam 3 Déc - 7:53 | |
| Le moyen pour réussir. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Il penseroso (1858).
Travailler, même avec courage, Mais sans méthode, est temps perdu. Pour faire un travail étendu Apprends à diviser l'ouvrage :
Qui, pour abattre une forêt, L'entaillerait toute avec rage, À tout cognant, rien n'abattrait.
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | Vevette17 Énergéticienne quantique
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Sam 3 Déc - 12:07 | |
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| | | olia Membre
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Dim 4 Déc - 7:35 | |
| Le nuage grandissant. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Il penseroso (1858).
Dans le cœur et sur le visage Tout défaut grandit avec l'âge Et devient laideur sans retour ; Le petit point noir de l'enfance, Nuage dans l'adolescence, Assombrit tout le ciel un jour.
Contre cette nuit qui s'avance, Pour l'âme est-il une défense ? — Oui ; son rayonnement d'amour.
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | Colombine Administrateur
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Dim 4 Déc - 10:03 | |
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| | | Vevette17 Énergéticienne quantique
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Dim 4 Déc - 19:28 | |
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| | | olia Membre
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Lun 5 Déc - 7:40 | |
| Le plaisir le plus pur. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Il penseroso (1858).
Heureux qui sans effort admire ! Cœur humble à la fois et joyeux, Soupirant sans être envieux, Il est joyeux quoiqu'il soupire ; Divin plaisir que d'admirer, Plus doux que l'orgueil de la vie, Plus pur aussi de toute lie, Car c'est aimer sans désirer.
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | Colombine Administrateur
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Lun 5 Déc - 7:42 | |
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| | | Vevette17 Énergéticienne quantique
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Lun 5 Déc - 11:02 | |
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| | | olia Membre
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mer 7 Déc - 6:23 | |
| Le progrès de l'étude. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Il penseroso (1858).
Toujours des mots ! — Je veux les choses ; Toujours des faits ! — Je veux les causes ; Toujours les corps ! — Je veux l'esprit ; Toujours l'esprit ! — Montrez-moi l'âme, L'âme qui pleure ou l'âme qui sourit :
L'âme donne à tout vie et flamme : Sans l'âme, rien n'est qu'un vain bruit.
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | Colombine Administrateur
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mer 7 Déc - 8:37 | |
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| | | Vevette17 Énergéticienne quantique
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mer 7 Déc - 20:22 | |
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| | | olia Membre
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Sam 10 Déc - 7:29 | |
| Les esprits revêches. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Il penseroso (1858).
Connais-tu ces épis sans grâce, Qui, dans une manche glissés, Par leurs poils revêches hissés, Grimpent d'autant plus qu'on les chasse ? Tels sont, contredisant toujours Et contrecarrant quoi qu'on fasse, Les fâcheux esprits nés rebours.
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | olia Membre
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Dim 11 Déc - 7:35 | |
| Les habiles. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Il penseroso (1858).
Qui veut rester fier et debout Offense les âmes serviles ; Il faut s'abaisser jusqu'au bout Pour réussir aux œuvres viles.
J'admirais fort l'habileté ; Plus tard, je m'en suis dégoûté, Pour avoir connu les habiles.
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | Colombine Administrateur
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Dim 11 Déc - 11:30 | |
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| | | olia Membre
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Lun 12 Déc - 7:39 | |
| Les incomplets. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Grains de mil (1854).
Tu sens profondément et le bon et le beau, Et la haine et l'amour, la nature et la vie ; Et si l'art devant toi les reproduit, ravie Ton âme resplendit comme un soleil nouveau ; — Mais si, clavier muet, tu n'as, joyeux ou triste, Pas d'accents pour chanter ta joie ou des douleurs, Si ton pinceau lassé cherche en vain des couleurs, Poète, tu n'es pas artiste !
Tu rends divinement ; ta magistrale main Possède les secrets de la forme et du nombre, Sait peupler le néant, fait la lumière et l'ombre, Et de l'art de charmer tu connais le chemin ; — Mais si, clavier sonore incessamment en fête, Ta voix n'a plus besoin du cœur pour retentir, Si ton pinceau sait peindre avant que de sentir, Artiste, tu n'es pas poète !
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | Vevette17 Énergéticienne quantique
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mar 13 Déc - 18:18 | |
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| | | olia Membre
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mer 14 Déc - 7:23 | |
| Les saisons au village. Poète : Henri-Frédéric Amiel (1821-1881) Recueil : Grains de mil (1854).
Monts sublimes ! Si l'Hiver glace vos âmes Qui blanchissent dans l'azur, De vos flancs descend l'air pur, L'eau jaillit de vos abîmes.
Alouettes ! Du Printemps les pâquerettes Ont brillé parmi le thym ; Gais troupeaux, c'est le matin ; L'aube a lui; tintez, clochettes !
Providence ! L'épi mûr, c'est l'abondance Que pour nous l'Été blondit ; Au soleil le champ sourit ; Le fléau bat en cadence.
Meurs, feuillée ! Fruits tombez, l'herbe est mouillée ; Automne, ouvre tes pressoirs ; Courts sont les jours, doux les soirs ; L'oiseau fuit, chante, ô veillée !
Harmonie ! Les Saisons ont un génie ; Dans les champs et dans le cœur, Partout il veut le bonheur ; Œuvre sainte, oh ! sois bénie !
Henri-Frédéric Amiel. |
| | | Colombine Administrateur
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| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mer 14 Déc - 10:23 | |
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| | | olia Membre
Messages : 1874 Age : 80
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Lun 16 Jan - 7:53 | |
| À mon ami *** Poète : Félix Arvers (1806-1850) Recueil : Pièces inédites (1851).
Tu sais l'amour et son ivresse Tu sais l'amour et ses combats ; Tu sais une voix qui t'adresse Ces mots d'ineffable tendresse Qui ne se disent que tout bas.
Sur un beau sein, ta bouche errante Enfin a pu se reposer, Et sur une lèvre mourante Sentir la douceur enivrante Que recèle un premier baiser...
Maître de ces biens qu'on envie Ton cœur est pur, tes jours sont pleins ! Esclave à tes vœux asservie, La fortune embellit ta vie Tu sais qu'on t'aime, et tu te plains !
Et tu te plains ! et t'exagères Ces vagues ennuis d'un moment, Ces chagrins, ces douleurs légères, Et ces peines si passagères Qu'on ne peut souffrir qu'en aimant !
Et tu pleures ! et tu regrettes Cet épanchement amoureux ! Pourquoi ces maux que tu t'apprêtes ? Garde ces plaintes indiscrètes Et ces pleurs pour les malheureux !
Pour moi, de qui l'âme flétrie N'a jamais reçu de serment, Comme un exilé sans patrie, Pour moi, qu'une voix attendrie N'a jamais nommé doucement,
Personne qui daigne m'entendre, A mon sort qui saigne s'unir, Et m'interroge d'un air tendre, Pourquoi je me suis fait attendre Un jour tout entier sans venir.
Personne qui me recommande De ne rester que peu d'instants Hors du logis ; qui me gourmande Lorsque je rentre et me demande Où je suis allé si longtemps.
Jamais d'haleine caressante Qui, la nuit, vienne m'embaumer ; Personne dont la main pressante Cherche la mienne, et dont je sente Sur mon cœur les bras se fermer !
Une fois pourtant – quatre années Auraient-elles donc effacé Ce que ces heures fortunées D'illusions environnées Au fond de mon âme ont laissé ?
Oh ! c'est qu'elle était si jolie ! Soit qu'elle ouvrit ses yeux si grands, Soit que sa paupière affaiblie Comme un voile qui se déplie Éteignit ses regards mourants !
- J'osai concevoir l'espérance Que les destins moins ennemis, Prenant pitié de ma souffrance, Viendraient me donner l'assurance D'un bonheur qu'ils auraient permis :
L'heure que j'avais attendue, Le bonheur que j'avais rêvé A fui de mon âme éperdue, Comme une note suspendue, Comme un sourire inachevé !
Elle ne s'est point souvenue Du monde qui ne la vit pas ; Rien n'a signalé sa venue, Elle est passée, humble, inconnue, Sans laisser trace de ses pas.
Depuis lors, triste et monotone, Chaque jour commence et finit : Rien ne m'émeut, rien ne m'étonne, Comme un dernier rayon d'automne J'aperçois mon front qui jaunit.
Et loin de tous, quand le mystère De l'avenir s'est refermé, Je fuis, exilé volontaire ! - Il n'est qu'un bonheur sur la terre, Celui d'aimer et d'être aimé.
Félix Arvers. |
| | | Colombine Administrateur
Messages : 122410 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Lun 16 Jan - 18:39 | |
| Olia |
| | | olia Membre
Messages : 1874 Age : 80
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mar 17 Jan - 7:31 | |
| À Victor Hugo Poète : Félix Arvers (1806-1850) Recueil : Mes heures perdues (1833).
D'illusions fantastiques Quel doux esprit t'a bercé ? Qui t'a dit ces airs antiques, Ces contes du temps passé ? Que j'aime quand tu nous chantes Ces complaintes si touchantes, Ces cantiques de la foi, Que m'avait chantés mon père, Et que chanteront, j'espère, Ceux qui viendront après moi.
Quand le soir, à la chaumière, La lampe unit tristement La pâleur de sa lumière Au vif éclat du sarment, Assis dans le coin de l'âtre, Sans doute tu vis le pâtre Rappeler des anciens jours, Récits d'amour, de constance. Et redire à l'assistance Ces airs qu'on retient toujours.
Il a de vieilles ballades, Il a de joyeux refrains : Et pour les brebis malades Des remèdes souverains : Il connaît les noirs présages : Perçant le voile des âges Son œil lit dans l'avenir, Il donne des amulettes, Et prédit aux bachelettes Quand l'amour doit leur venir.
Il ta montré la relique Et la croix qu'un pénitent A la sainte basilique A fait bénir en partant. Il t'a dit les eaux fangeuses Où dans les nuits orageuses Errent de pâles lueurs, Puis sur l'autel de la Vierge Il fa fait brûler un cierge A la mère des douleurs.
Il a deviné ta peine, Il t'a conseillé parfois D'aller faire une neuvaine A Notre-Dame-des-Bois ; De partir pour la Galice ; Ou, vêtu du noir cilice D'aller, pieux voyageur, Déposer ton humble hommage Au pied de la vieille image De Saint Jacques-le-Majeur.
Dans une chapelle basse, Devers la Saint-Jean d'été, Il t'a fait baiser la châsse Dont l'antique sainteté Donne à la foi populaire Le précieux scapulaire Qui du malin nous défend, Et sans travail, ni souffrance, Abrège la délivrance Des femmes en mal d'enfant.
Il t'a fait dans les bruyères Voir, de loin, les lieux maudits Où l'on dit que les sorcières S'assemblent les samedis ; Où pour d'impurs sortilèges A leurs festins sacrilèges S'asseoit l'archange déchu ; Où le voyageur qui passe S'enfuit en voyant la trace Qu'y grava son pied fourchu.
Mais à l'angle de deux routes Il te recommande à Dieu : Il part ; et toi tu l'écoutes Après qu'il t'a dit adieu. Puis tu reviens et nous chantes Ces complaintes si touchantes, Ces cantiques de la foi Que m'avait chantés mon père, Et que chanteront, j'espère. Ceux qui viendront après moi.
Félix Arvers. |
| | | Colombine Administrateur
Messages : 122410 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mar 17 Jan - 10:57 | |
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| | | Vevette17 Énergéticienne quantique
Messages : 38497 Age : 53 Localisation : charente maritime
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mar 17 Jan - 16:23 | |
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| | | olia Membre
Messages : 1874 Age : 80
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mer 18 Jan - 7:43 | |
| Bury Poète : Félix Arvers (1806-1850) Recueil : Mes heures perdues (1833). I Lorsque le jeune Edgard, après bien des années, Au seuil de son château s'en vint heurter un soir, Traversa lentement les cours abandonnées, Et près du vieux foyer voulut enfin s'asseoir, Il vit avec douleur au manoir de ses pères Les créneaux sans soldats et les murs délabrés, Et sentit en marchant se dresser les vipères Que cachait sous ses pas la ronce des degrés. Quoique le vieux Caleb, honteux de sa détresse, La cachât de son mieux ; comme en un soir d'été, Surprise au bord des eaux, la jeune chasseresse Aux regards du passant voile sa nudité ; Edgard vit bien au front de ces tours inclinées Ce sillon que le temps avait fait si profond, Et sentit d'un seul coup tout le poids des années Retomber sur son cœur et bondir jusqu'au fond. Pourtant c'était la loi. Dieu veut que sur sa trace, Sans pitié ni remords, comme un vieux meurtrier, Le temps entraîne tout : le peuple après la race, L'arbuste après la fleur, l'œuvre après l'ouvrier. II Mais moi, qu'ai-je éprouvé, lorsque sous votre ombrage, Après quatre ans passés, retraites de Bury, Ainsi qu'un voyageur surpris par un orage. Je vins, triste déjà, demander un abri ? Enfans, durant l'hiver, pour égayer nos veilles, On nous a tous conté que, dans cet heureux temps Que Perrault a peuplé de naïves merveilles, Une belle princesse avait dormi cent ans ; Et lorsque la vertu de quelque anneau magique Eut enfin secoué cet étrange sommeil, Après ce siècle entier d'un repos léthargique, Elle sortit du bois jeune et le teint vermeil ; Oh ! moi j'ai cru renaître à ces jours de féerie, Comme elle, à son réveil, voyant à mon retour La demeure aussi neuve et l'herbe aussi fleurie, Et l'ombrage aussi frais des arbres d'alentour. Le Temps, ce vieux faucheur, qui renverse et qui passe. Semblait avoir pour moi fixé ses pas errans. Comme si dans ce coin oublié de l'espace Quelque autre Josué l'eût arrêté quatre ans. Les hôtes qui jadis accueillaient mon Jeune âge, Paraissaient réunis pour attendre au festin Le retour d'un enfant qui, pour le voisinage. Voulant voir ses amis, est parti le matin. Ils avaient parcouru cette vie escarpée Exempts des noirs chagrins si prompts à l'assaillir. Et, dans sa voie étroite et de ravins coupée, Marché sans se lasser, et vécu sans vieillir. [url=https://www.poesie-francaise.fr/poemes-felix-arvers/]Félix Arvers. [/url] |
| | | Vevette17 Énergéticienne quantique
Messages : 38497 Age : 53 Localisation : charente maritime
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Mer 18 Jan - 14:18 | |
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| | | olia Membre
Messages : 1874 Age : 80
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Dim 22 Jan - 7:46 | |
| L'amour caché Poète : Félix Arvers (1806-1850) Recueil : Mes heures perdues (1833).
Sonnet.
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire. Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle suit son chemin, distraite et sans entendre Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
À l'austère devoir, pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle " Quelle est donc cette femme ? " et ne comprendra pas.
Félix Arvers. |
| | | Adelette Graphiste
Messages : 5144 Age : 77
| Sujet: Re: poésies choisies pour vous Dim 22 Jan - 10:58 | |
| Titre : L'adieu Poète : Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) Recueil : Romances (1830).
Adieu pour toujours, Mes amours ; Ne pleure pas, Tes pleurs ont trop d'appas ! Presse encor ma main ; Mais, demain, Il aura fui, Le bonheur d'aujourd'hui.
Quand une fleur Va perdre sa couleur, On n'y doit plus De regrets superflus : Et le flambeau, Dont l'éclat fut si beau, Quand il s'éteint, Cède au froid qui l'atteint.
Adieu pour toujours, Mes amours ; Ne pleure pas, Tes pleurs ont trop d'appas ! Presse encor ma main ; Mais, demain, Il aura fui, Le bonheur d'aujourd'hui.
Ton doux regard M'éclaira par hasard ; Et dans mes yeux Il répandit les cieux : Dès ce moment, Si fatal... si charmant, Mon cœur perdu Ne me fut pas rendu !
Adieu pour toujours, Mes amours ; Ne pleure pas, Tes pleurs ont trop d'appas ! Presse encor ma main ; Mais, demain, Il aura fui, Le bonheur d'aujourd'hui.
Marceline Desbordes-Valmore. |
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