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 Si les drones attaquent... les centrales nucléaires

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MessageSujet: Si les drones attaquent... les centrales nucléaires   Si les drones attaquent... les centrales nucléaires EmptyVen 19 Déc - 9:50

Si les drones attaquent... les centrales nucléaires
Par Emmanuel Paquette publié le 17/12/2014 à  19:54, mis à jour le 18/12/2014 à  08:43

Un rapport confidentiel, commandé par Greenpeace et remis à Matignon, présente plusieurs scénarios d'opération terroriste contre le parc des réacteurs avec l'aide d'engins sans pilote. Inquiétant alors que, depuis trois mois, 31 survols d'appareils de ce type ont été observés. Révélations. 


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Si les drones attaquent... les centrales nucléaires La-centrale-nucleaire-de-belleville-sur-loire-le-15-mars-2011_5145499
Le rapport du cabinet britannique Large and Associates (à g.) détaille le chemin à suivre par un drone pour atteindre la zone sensible. Ici, la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire.
afp.com/Alain Jocard
L'armée américaine et le citoyen français ont un point commun: tous deux violent la loi avec leurs drones. La première lance ses engins volants sans pilote pour réaliser des frappes ciblées dans des pays en paix, sans leur autorisation. Quant au second, il fait naviguer ses aéronefs radio commandés au mépris de la réglementation en vigueur. Au risque de mettre en péril une opération de sauvetage aérien, par exemple. Mais, aujourd'hui, ce constat n'est pas seulement fâcheux. Il a pris une tournure franchement inquiétante il y a trois mois. Depuis que certains de ces engins survolent, en toute impunité, des centrales nucléaires. Et l'appétit grandissant du public pour ces technologies, à mesure que leur prix chute, fait peser une menace sur la sécurité intérieure. 
>> Lire aussi: Drones: prison avec sursis pour survol dangereux 
Fiction ? Pas vraiment. Un rapport confidentiel du cabinet britannique Large and Associates pour le compte de l'organisation de défense de l'environnement Greenpeace montre l'ampleur du risque. Ce dossier de 23 pages présente cinq scénarios d'attaque à l'encontre de ces forteresses de l'atome. Neuf copies au format papier ont été remises, notamment au cabinet du Premier ministre ainsi qu'au ministère de l'Intérieur et à celui de l'Ecologie. 
Ce document secret, que L'Express s'est procuré, n'a jamais été diffusé à ce jour afin d'"éviter que des informations sensibles, précise Greenpeace, puissent être facilement accessibles à des personnes mal intentionnées". Sans verser dans la paranoïa sécuritaire, il nous a paru responsable de ne pas publier l'intégralité de ce rapport, mais nécessaire de présenter ces nouvelles menaces potentielles. Du largage d'une arme à un complice, jusqu'à la création d'une fuite radioactive ou d'un black-out. 
Si les drones attaquent... les centrales nucléaires Le-survol-d-endroits-sensibles-par-des-drones-pose-la-question-de-l-utilisation-au-quotidien-de-ces-engins-volants-pilotes-a-distance_5142845
Il est difficile pour la gendarmerie et l'armée de l'air de repérer et de neutraliser les drones.
afp.com/Robert Macpherson
Depuis le 14 septembre, pas moins de 31 survols de centrales nucléaires par des drones ont déjà défrayé la chronique. La violation de l'espace aérien sur 14 sites, protégés dans un rayon de 5 kilomètres et sur une hauteur de 1000 mètres, a poussé EDF à déposer 17 plaintes, en cours d'instruction. Le sujet est devenu si sensible qu'au début de décembre l'armée s'est résolue à envoyer un hélicoptère de type Gazelle afin d'intercepter une de ces machines aux abords de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), selon le quotidien régional La Dépêche.  
"Il n'y a manifestement pas d'intention de réaliser des actes de terrorisme. Mais ce genre de harcèlement suscite l'inquiétude des citoyens et démontre qu'il n'existe pas encore de réponse à apporter à ce type d'intrusion", temporise Jean-Yves Le Déaut, président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).

Certains observateurs veulent relativiser

Le rapport remis par Greenpeace lors de son audition devant cette instance souligne que "les drones sont silencieux, pratiquement indétectables par un radar, et [dégagent] une signature thermique faible". Dans ces conditions, il est difficile pour la gendarmerie et l'armée de l'air de les repérer et de les neutraliser.  
Et, maintenant, leur large diffusion fait craindre une multiplication des infractions. Car les Français raffolent de ces engins dont l'essor doit beaucoup à la souplesse d'une réglementation adoptée en avril 2012, qui a permis, aussi, l'éclosion dans l'Hexagone d'un des leaders du secteur, la société Parrot. A elle seule, celle-ci a déjà écoulé plus de 670000 drones civils dans le monde depuis 2010 et compte dépasser les 200 000 exemplaires rien que cette année. Les premières versions sont abordables à moins de 100 euros !  
Mais, aujourd'hui, les inquiétudes portent davantage sur des appareils dotés de capacités plus évoluées et confectionnées par des amateurs ou des professionnels achetant, sur Internet ou dans le commerce, des pièces à assembler. "Dans le cas des survols de centrales, on parle de machines disposant de quatre à huit rotors et dotées d'une autonomie de plus de trois heures. Ce ne sont plus des jouets et, pourtant, à moins de 1 000 euros, il est possible d'en fabriquer un", prévient Yannick Rousselet, responsable des questions nucléaires à Greenpeace France. 
Face à ces innovations, le rapport indique qu'en raison "de l'âge et de la conception des centrales et de leurs systèmes de protection, surtout les plus anciennes de 900 mégawatts, les nouvelles menaces et modes opératoires peuvent être seulement contrecarrés en rehaussant les niveaux de défense et en modifiant le cadre législatif". En clair : les tests de résistance auxquels sont soumis les 58 réacteurs hexagonaux depuis l'accident de Fukushima-Daiichi, au Japon, ne prendraient pas en compte les risques de sécurité induits par ces drones, en se concentrant uniquement sur des catastrophes naturelles et des accidents. Pour répondre à ces questions, EDF a déjà consenti à investir 11 milliards d'euros jusqu'en 2033. 
Certains observateurs veulent relativiser. Pour eux, Greenpeace cherche surtout à alourdir un peu plus la facture en agitant le spectre des drones. Pour étayer son propos, le cabinet Large and Associates détaille pourtant point par point plusieurs scénarios d'attaque, certains réalistes, d'autres moins. Dans un premier cas, l'expert indique clairement la route à suivre par un appareil volant afin d'atteindre la zone sensible du bâtiment combustible (baptisé BK).

Plusieurs types d'attaques sont possibles

Grâce à un plan précis, un petit drone peut se faufiler et enregistrer sa trajectoire pour transférer ensuite ses informations à un congénère bien plus gros, préprogrammé. Le soir venu, au moment où le personnel a déjà quitté les lieux, celui-ci empruntera auto matiquement le même trajet pour achever la mission. Plus dangereux encore, un engin d'un diamètre de 1 à 1,5 mètre pourrait acheminer un poids de 6 à 10 kilogrammes à destination d'un terroriste ou d'un saboteur déjà présent à l'intérieur d'un site. "Cette capacité est suffisante pour apporter plusieurs types d'objets, un pistolet de petit calibre [...], une charge explosive avec son détonateur [...], ou un bidon de gaz toxique." 
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En mars dernier, une soixantaine de militants de Geenpeace ont pénétré dans la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin).
AFP PHOTO / SEBASTIEN BOZON
Certains aéronefs sans pilote seraient aussi susceptibles de sectionner les câbles de manutention des conteneurs de combustible usagé lors de leur chargement. Précision de l'expert britannique : "Avec un poids de 6 à 10 tonnes, [...] il existe un risque que le container [dans sa chute] ne se fissure, libérant son contenu radioactif." Toutefois, cette opération paraît complexe à mettre à exécution. Elle demande à son auteur un pilotage à vue au moment même où les containers quittent le site pour être dirigés vers une usine de retraitement. 
Une autre option, plus sophistiquée encore, consiste à lancer une offensive sur l'alimentation électrique et les générateurs de secours afin de créer un black-out total. Pour mener à bien ce plan, il est nécessaire de disposer d'un essaim de drones dans le but d'aller lâcher des filaments au-dessus des transformateurs afin de "créer un courtcircuit et de griller des lignes". Par cette attaque coordonnée sur le site lui-même et ses abords, des régions entières pourraient être plongées dans le noir. Pour rendre plus crédible cette éventualité, le document rappelle que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a elle-même mis en évidence un tel risque sur plusieurs centrales depuis l'accident de Fukushima. Cependant, la mise en place de systèmes redondants et la création d'une force d'action rapide nucléaire (Farn) rendent très peu probable une telle opération. 
La dernière hypothèse concerne les piscines de stockage des combustibles. C'est là, dans ces bassins, que sont plongés et entreposés les éléments irradiés qui doivent être refroidis pendant trois à cinq ans. Or, "il est reconnu que ces piscines présentent une faiblesse [...] ce qui requiert leur renforcement afin d'améliorer leur résistance aux menaces extérieures, y compris des attaques terroristes". 
Mais, à l'évidence, "créer une brèche dans les murs constituerait un défi en raison de la faible charge d'explosif que peut transporter un drone". En revanche, quatre types d'attaques permettraient d'endommager, soit le système de refroidissement, soit les combustibles eux-mêmes. Ainsi, après avoir créé une faille dans le toit de la piscine, un second drone pourrait venir déposer des explosifs sur des équipements de la piscine ou même la fissurer.

Un million d'euros pour trouver une solution

S'il est inquiétant, ce rapport soulève aussi le scepticisme de plusieurs acteurs de la filière. Un spécialiste tient ainsi à souligner que "le bilan des capacités actuelles des drones est surévalué, même s'il faut s'attendre à une évolution rapide. Quant aux scénarios, ils sont d'une très improbable complexité".  
De son côté, Francis Duruflé, vice-président de la Fédération professionnelle des drones civils, confie : "Dans ce domaine il faut savoir rester humble, mais les schémas évoqués semblent très difficiles à réaliser en l'état actuel." Pour autant, Pierre-Franck Chevet, président de l'ASN, a annoncé que ce document ferait l'objet d'un examen attentif. Car, au-delà de leurs désaccords, tous ces experts jugent indispensable, à l'avenir, de pouvoir détecter ce type d'engin. Une enveloppe de 1 million d'euros vient d'ailleurs d'être débloquée pour que l'Agence nationale de la recherche (ANR) développe une solution. La Sécurité nationale (SGDSN) elle-même a révélé conduire des travaux sur ce sujet. 
Large and Associates s'attendait à essuyer ces critiques. Le rapport conclut que "chacun des scénarios évoqués sera déminé en nous opposant la solidité de conception des centrales, la réglementation en vigueur, et la vigilance des autorités. Mais on pourrait tout aussi bien leur opposer que les architectes, les ingénieurs, les contrôleurs aériens et la sécurité intérieure des Etats-Unis auraient tous tenu le même raisonnement avant les tragiques événements du 11 septembre". Pas faux. 
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/si-les-drones-attaquent-les-centrales-nucleaires_1633095.html
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