Provence, Marseille, Le-Chapitre, prostitution, travestis, belles de nuit

Provence, Marseille, Le-Chapitre, prostitution, travestis, belles de nuit – Marseille : cette nouvelle prostitution qui gangrène le Chapitre – laprovence.com – Sophie MANELLI – L’arrivée de filles jeunes, soumises à des proxénètes, inquiète les riverains. Cela tient peut-être à la configuration, circulaire, de la place de la Rotonde: « Les clients peuvent tourner autour en voiture avant de faire leur choix », observe un habitant. Il y a aussi cet entrelac de ruelles, truffé de coins de trottoirs, d’entrées obscures, de squats, d’hôtels de passe. Le fait est que, depuis des lustres, le quartier du Chapitre, en haut de la Canebière, est l’un des repaires de la prostitution à Marseille. Pas bégueules, les riverains ont jusqu’à présent cohabité bon an mal an avec cette population de travestis et de belles de nuit. « On les connaissait bien, ces dames, elles aidaient même nos enfants à traverser », témoigne Edouard Verneuil, pourtant signataire, comme 180 de ses voisins, d’une pétition contre la prostitution dans son quartier (voir La Provence du 2 mai). C’est que depuis quelques mois, ce commerce interlope jusque-là toléré a radicalement changé de visage. De très jeunes prostituées, « droguées », « mineures pour certaines », assurent les riverains, ont fait leur apparition, de jour comme de nuit. Et avec elles, « des proxénètes très violents qui frappent les filles et menacent les habitants », « des trafics de drogue », « des rixes incessantes ». Sans oublier « les dégradations de véhicules », « les seringues jetées dans les halls d’immeubles », « les scènes choquantes pour les enfants ». La présence, rue Marcel-Sembat, d’un foyer d’accueil pour toxicomanes contribuerait au désordre : « Ce centre est censé assurer un suivi sanitaire. Dans les faits, il ne sert qu’à distribuer des seringues », note Aïcha Muniga, élue de secteur qui, comme de nombreux habitants, regrette que le quartier concentre 28 foyers associatifs dédiés à la précarité ou à la lutte contre la toxicomanie. « On a voulu attirer des étudiants sur ce secteur, mais rien n’est fait pour leur offrir un environnement décent ». Pour Edouard Verneuil, « la prostitution n’est que la partie visible de l’iceberg. La vérité, c’est que ce quartier aux murs constamment tagués et aux poubelles débordantes cumule tous les problèmes et devient une zone de non-droit ». Ce ras-le-bol des habitants s’est exprimé lundi, lors d’une réunion organisée par le maire de secteur (PS) Patrick Mennucci, au square de la Rotonde, exceptionnellement ouvert au public. Saisi par de nombreuses plaintes de riverains, qui réclament avant tout davantage de présence policière, l’élu n’a guère donné d’espoir aux habitants : « Actuellement, la police nationale n’a pas les moyens d’intervenir sur ce secteur, car les effectifs sont mobilisés sur le dispositif de sécurisation des plages » a-t-il asséné aux riverains consternés… Mais pas encore résignés à subir, impuissants, des troubles qui se déroulent nuit et jour sous leurs fenêtres.
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